Skip to main content

Anne Lorient… Le calvaire d’un ange…

Maintenant, dans ses yeux, brille un flot d’émotions:
la souffrance, la colère, l’indignation, la résignation,
mais ce qui rayonne c’est la vie et l’espoir.

mes années barbares

Dans la vraie vie, il existe des héroïnes, Anne en est une, son histoire est un combat comme celui de David contre Goliath mais il s’étale sur 40 ans… Qui peut survivre à une telle calamité ?

Aucun auteur ne peut imaginer un roman qui révèle l’infamie et la violence poussées à l’invraisemblable, la réalité même semble chimérique.

Pourtant, tout pouvait prédire une destinée «favorable»; Issue d’une noble famille devenue bourgeoise, installée dans l’Oise au sein d’un pavillon confortable, la maman au foyer, le papa propriétaire d’une librairie et engagé dans la nomenklatura locale.

Mais voilà, en un jour maudit, tout bascule, Anne doit affronter un démon.

L’Ange, à 6 ans, voit arriver dans sa chambre de fillette le démon, son propre frère de 12 ans son aîné, il est là avec des obligations obscènes et des menaces pour accompagner ses actes odieux.

L’Ange devra encore et encore affronter ce démon, qui pour se valoriser, viendra souvent poursuivre son insoutenable comportement, accompagné d’une bande de copains et agir de façon toujours plus immonde, avec la pression de représailles terribles pour l’empêcher d’exprimer son supplice.

L’Ange recherche de l’aide auprès de ses proches. Sa maman alcoolique ne l’écoute pas, accaparée par ses obsessions, son papa, lâchement par peur du «qu’en-dira-t-on», garde les yeux fermés et fuit ses responsabilités même quand le service médical de l’école découvre les sévices, sur le corps de sa fille.

L’Ange trahie par «l’autorité» ne peut que céder à la peur, démon imparable. Alors, il se crée dans son esprit d’enfant, un engrenage infernal qui altère le «libre arbitre» et lui arrache le goût de vivre, au point d’essayer d’en finir.

L’Ange, seule, poursuit sa bataille pour sortir de cette “crise inimaginable”, elle prépare sa fugue… Après 12 ans de torture physique et mentale, infligés par le démon, elle s’échappe du domicile pour rejoindre un virtuel Eldorado à Paris.

L’Ange, affaiblie par toutes les épreuves, la peur de l’inconnu, se trouve bientôt la proie de prédateurs d’une extrême violence, démons qui vont abuser de son corps et de son esprit. Pendant 15 ans, ce scénario monstrueux va continuer de dérouler ces scènes impensables.

L’Ange se débat pour trouver enfin une voie qui peut la décharger de cette fatalité qui la poursuit. Ses démarches auprès des services administratifs, des services de santé, des centres d’hébergement sont terriblement difficiles, démons inhumains dans la plupart des cas, voire dangereux.

Anne Lorient peinture 1

L’Ange ne renonce pas, elle se convainc que la lumière va aussi s’allumer pour elle. Un jour, elle rencontre un «homme de la rue différent». Pour la première fois de son existence, elle aperçoit une fenêtre ouverte sur un autre décor. La foi inouïe de vivre qui l’habite la conduit au mariage, 2 garçons vont naître de son idylle mais le cauchemar de la violence qui l’entoure, lui, ne s’est même pas atténué.

L’Ange qui veut être la maman qu’elle n’a pas eu, devra puiser au fond de son corps maltraité, de son esprit si souvent attaqué, les ressources pour réussir cette mission improbable.

La peinture présentée dans cet article a été réalisée
par Anne Lorient

Au-delà de toute logique, après 15 000 jours de combat et d’injustice, l’Ange a vaincu le démon. Goliath, le monstre aux forces démesurées, s’éteint, enfin battu, par plus faible que lui, une fillette qui devient femme sans le savoir et qui a su découvrir en elle des moyens pratiquement inaccessibles, pour vaincre l’adversité.

Anne réussit, malgré son incompréhension, à conserver des sentiments pour son père qui ne l’a pas défendu.

L’Ange devient une femme qui peut entrevoir un autre destin. Le sourire qui éclaire son visage, même s’il résonne encore des images d’un autre temps, charme son espace des vraies saveurs, d’un avenir au présent.

En octobre 2014, lors d’un colloque sur les violences faites aux femmes, organisé par la Mairie du 8ème arrondissement de Paris, un «vortex» extraordinaire va se créer…

Le charisme, la générosité de Micheline Abergel «Incubatrice de Bonheur» et l’échange de regard avec Erika Duverger vont engendrer pour Anne un flux d’énergies positives, qui va modifier sa trajectoire.

A partir de cet évènement, Anne rencontre Minou Azoulai, journaliste et écrivaine. Le contact émotionnel entre ces deux femmes d’exception est immédiat, au point d’imaginer de suite l’écriture d’un livre.

Pendant plus d’un an, Anne va livrer son histoire, en dépassant le tourbillon hallucinant de ses souvenirs et Minou va transposer, avec son écriture lumineuse, les sensations atroces qui lui sont transmises et qu’elle-même ne peut s’empêcher de ressentir; il lui faut interpréter chaque mot de cette sonate violente, pour la rendre audible, face à l’indicible.

Minou doit surpasser sa colère, au regard du comportement abject des personnages qui hantent encore la mémoire d’Anne et qu’elle relate simplement. Alors souvent le sommeil lui échappe, aspiré par ces images inhumaines qu’elle se doit d’interpréter.

Ensemble, infiniment proches, elles poursuivent avec détermination l’étrange chemin sur lequel elles se sont engagées.

A la fin de l’année 2015, le livre est terminé, c’est une «œuvre», qui exorcise les démons accrochés à la mémoire de l’Ange, qui révèle les arcanes d’un monde souterrain cruel, lâche, dénué d’empathie, qui peut s’emparer de chaque femme ou enfant fragilisé par la violence d’un monstre, dans l’indifférence «complice» de l’entourage.

mes années barbares 2
Mes années barbares
Anne Lorient – Minou Azoulai
Editions de la Martinière

Vous pouvez vous procurer le livre sur le site suivant :

http://creaxion.info/essais/51-mes-annees-barbares.html

Anne Lorient, Mes années barbares, Résilience, souffrance, viol, violence


Jean-Marie Halper

Écrire ce qui nous rassemble pour oser rêver le bonheur de tous…