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L'Etrier de Paris

Océane Chiaroni, passionnée par le 7ème Art

Passionnée par le 7ème art depuis sa plus tendre enfance, la jolie Océane Chiaroni a décidé d’en faire son métier. Après un cursus riche en France, c’est à New York que la jeune comédienne française a choisi de poser ses bagages. Elève au célèbre «Susan Batson Studio», elle raconte cette méthode si particulière et évoque ses ambitions. Rencontre.

D’où vous vient cette passion pour le théâtre et le cinéma?

Pour être honnête, je ne saurais pas vraiment expliquer d’où me vient cette passion. Tout ce que je peux vous dire, c’est que depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé “jouer la comédie”, me mettre en scène… Par ailleurs, j’ai grandi dans le milieu artistique. Mes parents ont toujours été entourés d’artistes: chanteurs, acteurs, réalisateurs, sculpteurs… Ils m’ont ouvert l’esprit à cela et c’est peut-être en partie la raison pour laquelle le théâtre, le cinéma et l’art en général sont des sujets qui m’ont toujours passionné. Nous avions pour habitude, avec ma maman, d’aller chaque semaine, voir une expo, un film ou une pièce de théâtre.

Quand avez-vous su que là était votre voie?

Dès l’âge de 5 ans, lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire lorsque je serai grande, je répondais : “Comédienne”. Je crois que c’est quelque chose qui a toujours été en moi, une évidence. Je ne me suis jamais imaginée faire autre chose! À l’âge de 8 ans, j’ai intégré ma première troupe de théâtre: “La Compagnie des Sales Gosses”. Je pense que ce fut une de mes meilleures expériences. L’ambiance était vraiment géniale, tout comme les professeurs. C’est avec eux que j’ai eu ma première expérience sur scène, devant un vrai public, dans un vrai théâtre! Et le jour de la représentation, lorsque j’ai foulé cette immense scène, j’ai senti monter cette adrénaline, une sensation intense qui vous fait battre le cœur tellement fort que vous avez l’impression qu’il va s’arrêter. C’est à ce moment que j’ai compris que je voulais faire ça pour le restant de mes jours. Et le plus incroyable, c’est que cette sensation ne m’a jamais quittée, même encore aujourd’hui.

Vos acteurs et actrices de référence?

Mes acteurs de référence sont dans le désordre: John Travolta, Louis de Funès, Jared Leto, Léonardo DiCaprio, Robert De Niro et Matthew McConaughey. Parmi les actrices, je citerais: Jean Seberg, Scarlett Johansson et Meryl Streep. Oui je sais, que des femmes fortes et de caractère, c’est pour ça que je les aime!

Quels sont les réalisateurs avec lesquels vous aimeriez travailler? Et pourquoi?

Alors mon plus grand rêve serait de tourner avec Quentin Tarantino. Je trouve ses films géniaux, il n’a pas peur de prendre des risques, j’aime cette violence que l’on retrouve dans ses films et le fait que la quasi-totalité de ses personnages soient tous connectés d’une manière ou d’une autre. Mais il y a aussi Xavier Dolan et Martin Scorsese, deux grands réalisateurs avec qui j’aimerais tourner et dont j’aime les univers. Sans oublier Olivier Marchal que j’adore à la fois en tant que personne, en tant qu’acteur, scénariste et metteur en scène. J’ai eu la chance de le voir travailler sur un tournage, il est à la fois très exigeant dans ce qu’il demande à ses acteurs, mais également extrêmement bienveillant à leur égard. J’aime les univers sombres qu’il explore et la manière dont il le fait.

Quel a été votre cursus?

Après “La Compagnie des sales gosses”, j’ai suivi des cours chez Jean Laurent Cochet alors que j’étais au lycée et après le Bac, j’ai intégré ma première école: “Acting International” où je suis allée pendant un an. J’ai ensuite passé le concours d’entrée à Florent où j’ai passé 2 ans puis je me suis présentée aux auditions des “Ateliers du Sudden” où j’ai été directement acceptée en 3ème année et qui, de loin, a été l’école que j’ai préférée car elle proposait un programme complet pour la formation de l’acteur et nous permettait de travailler avec de grands professionnels du 7e art. Pour finir, j’ai rejoint le “Susan Batson Studio” à New-York et croyez moi il n’y a pas deux écoles comme celle là!

Qu’est ce qui vous a donné envie d’aller étudier à NY?

Je suis littéralement tombée amoureuse à NY de cette ville dès la première fois où j’y suis allée, j’avais alors 11 ans. Je m’y suis sentie plus à la maison qu’à Paris. Comme “l’acting”, New-York était une évidence pour moi, je savais donc que quoi qu’il arriverait, je finirai par m’y installer. Puis, en janvier 2013, ma maman a fait la connaissance de Susan Batson lors d’un diner à Paris. Elles ont discuté de choses et d’autres et forcément de moi et Susan lui a proposé de me faire venir au studio pour un mois pendant l’été. Ce que j’ai fait, une fois, puis deux et j’ai tellement aimé l’endroit et la méthode de Susan que j’ai décidé de venir suivre le “One year Student Visa Program”, à l’issue de mon cursus en France.

Que vous apporte l’enseignement au « Susan Batson Studio » que vous n’avez pas trouvé en France?

Le mot d’ordre de Susan c’est “TRUTH”. C’est ce qu’elle veut: La vérité. La vérité dans notre jeu, la vérité dans nos émotions. Et c’est tout un travail, on apprend à travailler la flexibilité de notre instrument (émotionnel) d’acteur. Et je trouve que c’est ça qui fait la différence. Dans les écoles en France, j’avais davantage l’impression que l’on nous apprenait à imiter une émotion, ce qui, à mon sens, donne un jeu un peu superficiel, alors que là, on veut que tu la vive, que tu la ressente à ta manière. C’est donc cela qui pour moi fait la grande différence entre les acteurs français et les acteurs américains.

En quoi consiste la Méthode «Susan Batson»?

Au sein du studio, on peut trouver différentes classes telles que “Improvisation”, “Movement”, “Industry prep et Instry Night”, “Accent Reduction” et pour finir “DYOM” enseignée par Susan elle-même. Le “DYOM“, qui signifie  ”Develop Your Own Method”, consiste en plusieurs étapes: “private moment”, “rituals”, “phone call”, “lost and found”, “animal”, “place of defeat” et “character”. Toutes les étapes de “private moment” à “place of defeat” sont basées sur des situations de vécu personnel qui vont nous aider à trouver nos “triggers” (ndlr: éléments déclencheurs) pour différentes émotions et ainsi à développer notre instrument. Le cours a lieu une fois par semaine et chacun de nous passe les exercices étapes par étapes. Il arrive que certaines personnes butent sur certains exercices. Moi par exemple, j’ai repassé huit fois avant de réussir l’exercice de “l’animal” qui consiste à trouver l’animal qui nous correspond le plus et à l’intégrer à notre comportement humain.

On doit se réveiller, se laver, manger et se préparer pour aller à un endroit spécifique. Cet exercice est d’une grande aide lorsqu’on travaille un personnage, pour lui donner un certain type de comportement, réellement construire un personnage. Une fois que l’on a passé la dernière étape personnelle qui est “place of defeat”, Susan nous donne le choix entre plusieurs personnalités: chanteur, acteurs, écrivain, politicien, danseur, chorégraphe etc… Notre personnage choisi, il nous faut faire des recherches à son sujet car il est nécessaire de vraiment le ou la connaître de A à Z pour pouvoir ensuite avancer dans les étapes qui sont le “journalistic report”, le “character private moment”, le “daily activity” et le “tragic flaw”. Dès lors, on connaît assez bien le personnage pour commencer à créer des situations, une à une, pour aboutir à un “one man” ou “one woman” show. Le but étant de raconter ce qui est enfoui au plus profond de ces personnages, leur mal-être, leurs addictions, leurs peines. En résumé, retirer les paillettes pour montrer qui ils sont vraiment.

Parlez nous de votre projet autour de Jean Seberg?

J’ai donc fini tout le processus de Susan, avec qui j’ai travaillé tout du long et qui a beaucoup aimé mon approche de Jean Seberg, et a donc décidé de produire mon “one woman show”. Jean Seberg, comme vous le savez sans doute, est une actrice américaine des années 60, mais elle est très peu connue aux Etats Unis car sa carrière s’est surtout faite en France! Grâce au film “Breathless” (A bout de Souffle) dirigé par Jean Luc Godart et écrit par François Truffaut, elle est devenue l’icône de la “Nouvelle Vague” du cinéma Français. Sa vie n’était pas que strass et paillettes, elle a débuté très jeune et a eu un rôle très important au cinéma, celui de Jeanne D’Arc dans le film de Otto Preminger, avec qui elle a ensuite tournée “Bonjour Tristesse”. Les critiques ont été très durs avec elle sur ces deux premiers films et elle était très jeune et loin de sa famille. Elle était également passionnée par la politique et s’est beaucoup impliquée dans le “Black Panther Movement”.

Comme il lui arrivait de leur faire des dons, la CIA a commencé à la traquer et à chercher à lui nuire l’étiquetant de “femme blanche dangereuse“, voire même de “terroriste“. A cause de toute cette pression, elle a perdu un enfant. Elle finira par se suicider à l’âge de 40 ans, à Paris, dans sa voiture. C’est de cela que je veux parler, de l’artiste incomprise, de la femme forte qu’elle était, qui se battait pour ses idées, qui rêvait d’un monde meilleur, un monde où personne ne fait de différence, où nous sommes tous égaux. Je veux parler de la manière dont elle été abusée par la CIA, montrer la peine et la solitude qui grandissait en elle, de plus en plus, depuis qu’elle avait quitté sa famille pour son premier film.

Qu’est ce qui vous a attiré chez elle?

Tout. Sa beauté, son coté naturel, son innocence, sa force, son implication dans chaque personnage qu’elle pouvait interpréter. Elle était talentueuse mais très humble, je pense qu’elle n’arrivait pas à accepter cette idée. Je me retrouve beaucoup en elle, j’ai envie de parler d’elle, j’ai envie que les gens la connaissent, connaissent son histoire, ce qu’elle a traversé. Lorsque Susan l’a cité dans la liste des personnages à qui elle avait pensé pour moi, je ne la connaissais pas. Il m’a suffi de regarder une interview qu’elle avait donné pour tomber amoureuse d’elle et je l’ai donc choisie sans hésitation.

Comment imaginez vous l’avenir?

L’avenir pour le moment c’est New-York, je veux tenter ma chance. J’ai un bon feeling avec ce pays maintenant on verra, peut être que ce sera difficile mais je n’ai pas peur. Je veux me battre pour mes rêves et je ne baisserai pas les bras. Et si cela ne fonctionne pas, je reviendrai en France, sans regrets… Mais il n’y a pas de raison que cela ne marche pas!

Crédit photos: ©NMazéas – Gilles Decamps – Romain Cabon – Jean-Francois Deroubaix

Cinéma, New York, Susan Batson Studio, Théâtre


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FP

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