Yilian de tous les Saints
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Peut-on conjuguer un nocturne de Chopin avec les chants adressés aux dieux d’Afrique pendant une cérémonie de la santeria ? Imposer à son archet un traitement de choc et le faire vibrer à l’unisson avec une batterie de tambours afro-cubains ?
Oui, répond la chanteuse et violoniste havanaise Yilian Canizares, si l’expertise vient du vécu, comme elle en témoigne :
« A l’âge de sept ans, j’ai étudié le violon. Puis, j’ai eu besoin d’une communication plus intense, d’entrer en transe et j’ai voulu approfondir cette expérience en fréquentant les cérémonies de la santeria à Cuba où les cultes sont mélangés au quotidien. Je me suis identifiée à la spiritualité yoruba, qui est devenue pour moi une source d’inspiration ».
Installée en Suisse pour parfaire ses études classiques, la jeune femme y fonde Ochumare -du nom de la divinité yoruba de l’arc en ciel- en 2008 et publie, en avril 2013, un premier album portant le même nom.
Du jazz latin, avec les souvenirs d’un Chucho Valdés et les suggestions d’un Omar Sosa.
Qui s’ouvre avec la voix impérieuse de la vocaliste, sombre, puissante et sensuelle, dans Aso Karo Luwe, une incantation consacrée aux dieux de son adolescence.
Yilian Canizares et Ochumare en concert le 8 juin dans le cadre du festival Musiques Métisses à Colmar (France)