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La vulnérabilité

Hummmmmm, la vulnérabilité…

Elle, je l’aime….

Oui, elle, la vulnérabilité… Et puis, l’autre aussi, celle qui m’a inspiré ce billet…

Oui, en me faisant suffisamment confiance pour mettre en lumière son ombre, sa vulnérabilité, cachée depuis toujours, elle a été, paradoxalement, illuminée à mes yeux d’une aura supplémentaire. Elle a acquis une profondeur qui découle directement de la mise en avant de ses fragilités.

Elle a comme acquis non pas une, mais une multitude de dimensions supplémentaires…

Parce que jusque-là, elle était UNE, entière, passionnée et passionnante, fière, rigoureuse, juste, obstinée, quasi parfaite.

Et parce qu’on ne sait pas ce qu’on ne sait pas, je découvre aujourd’hui que ce que je pensais perfection, manquait de fêlures. La perfection est belle, parfaite, intouchable… Barbante.

La vulnérabilité appelle l’émotion, ou plutôt les émotions. Et subitement l’être de l’autre, à fleur de peau, transperce notre peau à nous, et nous touche directement au cœur.

Vulnérabilité : Les définitions de ce mot sont multiples. Ma favorite ? « Le courage dont on fait preuve quand on montre ses défauts et ses imperfections aux autres. »

Voilà qu’une fois encore la vulnérabilité s’oppose à la perfection.

Ce jour-là, au téléphone, cette femme fabuleuse a pris une voix hésitante, touchante pour me dire :

– Je dois t’avouer quelque chose ….
– Oui ? Je t’écoute ? ( Mon être entier , à ce moment-là, se voulait encourageant).
– Je ne vais pas bien….
– Explique moi….
– Ça dure depuis des mois…mais je n’osais pas te le dire…..

A ce moment précis, 1000 pensées m’ont traversées la tête : Mais quelle amie nullissime je devais être pour que cette belle âme, en face de moi, ait à ce point hésité à me confier ses tourments ? Je m’en suis voulue, ai remis en cause la qualité de mon amitié, me suis reprochée mon manque de discernement avant de comprendre que le plus urgent, à ce moment précis, ce n’était pas mes états d’âme personnels, mais la qualité de l’écoute que je devais à mon interlocutrice.

Elle m’a alors parlé de ce qui lui charcutait l’âme et qui se manifestait par un mal-être physique. Elle m’a exposé ses tourments, déballé ses angoisses, exposé ses fragilités.

Je l’ai écoutée, le cœur déchiré. Lorsque l’on aime quelqu’un à la hauteur de mon amour pour elle, on voudrait que toutes blessures lui soient épargnées.

Et puis, je l’ai regardée, observée plutôt, aussi attentivement que me permettaient les 12cm de l’écran. J’ai perçu les micros mouvements de ses lèvres qui luttaient pour rester dignes, j’ai senti le léger frémissement de ses narines qui retenaient une preuve de sensibilité exacerbée, j’ai plongé à pied joint dans son regard qui, lui, avait ouvert grand toutes barrières ; Leur nudité me happa, dépouillés de tous oripeaux sensés les protéger.

J’ai plongé et nagé dans la mer la plus authentique qu’il m’ait été donné d’explorer.

J’ai touché du cœur sa vérité. Et mon amour s’en est trouvé décuplé. Je ne le pensais pas possible.

Elle m’avait, semblait-il, jusque-là, caché ses peurs les plus intimes, me laissant en partage celles qui étaient communément admises et qui ne risquaient pas d’inspirer le moindre jugement.

Les autres, de nous, se font une image, et lorsque celle-ci nous convient, nous faisons tout pour la conserver intacte, de peur de perdre leur amour ou leur respect. Parfois, c’est pour les protéger qu’on leur montre une face lisse, dépouillée de tout accroc.

Mais, en réalité, le plus beau cadeau qu’on puisse leur faire, c’est de nous présenter à eux dans notre entièreté, notre vérité. De nous offrir la possibilité d’être multiple.

Ce jour-là, après une journée entière de pensées tournées vers elle, je me suis couchée avec une image : celle du Kintsugi. Cet art japonais qui consiste à rassembler des morceaux de vase éparpillés en les liant avec de fil d’or.

Oui, mon amie était peut-être moins lisse, mais tellement plus belle, puisque son supplément d’âme avait été, à mes yeux, aujourd’hui, cousu de fils d’or…

Billet d’humeur, vulnérabilité

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