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Point de côté

« Point de Côté » récit d’une réalité, de Josyane Savigneau

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Grâce à son talent les mots s’estompent, se transforment en images, chaque description devient une scène puis un film tourné avec la fièvre de ses doutes, illuminé par le soleil de sa générosité, qui nous téléporte avec humour et émotion dans son monde, inconnu, avec l’envie de se perdre sans fin dans cet espace sulfureux mais fascinant.

Pour cette amoureuse de l’océan, un matin de janvier 2005 une vague imprévue, terrifiante va déferler dans son espace, l’héroïne d’abord submergée va l’apprivoiser grâce à son caractère de combattante et à beaucoup d’intelligence, au dépit de ses détracteurs frustrés.

En ce temps, ancien, la rédactrice en chef du « Monde des lettres » est victime d’une cabale qui prend racine dans ses propres qualités initiatrices de sa réussite ce qui fait de l’ombre à ses détracteurs.

L’arme utilisée, la calomnie qui la touche au plus profond de sa sincérité, de son intégrité sa marque de fabrique, en déclarant des compromissions, une allégeance à des intérêts particuliers et une « dépendance à la médiocrité ».

Mise au « placard » au propre comme au figuré, Madame continue pourtant son métier de journaliste sans baisser les bras, elle garde ses convictions, son professionnalisme n’est pas affecté et elle apprend même à contenir sa révolte contre sa nature.

Sa mère lui apprend que l’on ne doit dépendre que de soi-même, dès l’enfance elle adopte ce principe en étudiant comme une forcenée pour apprendre, sa dynamique la distingue chaque année et dans toute les matières à la première place de la classe.

Son origine modeste du quartier populaire de Châtellerault et les conséquences qu’elle entraine génèrent un doute permanent sur la « légitimité » de ses projets, son physique qu’elle subit vient ajouter une épreuve supplémentaire, sa posture ombrageuse, belliqueuse, têtue, semble être un autre frein, mais sa détermination continue à la faire avancer, licences de lettre et d’histoire, mémoire approuvé sur Catulle, poète romain mort à 30 ans en 54 avant JC, Sciences Po, Centre de Formation des Journalistes, études d’anglais à New York…

L’auteure se déclare paresseuse, comme les vrais paresseux, c’est un « bourreau de travail », mais enfouie dans son esprit une étoile brille, c’est elle qui lui permet de dépasser ses peurs, d’oser l’improbable de surmonter les épreuves et de gagner à tous les coups parfois sans le savoir.

La chance ne rentre pas en jeu, ses succès elle les doit à son courage, aux efforts accomplis, à sa pensée positive, à des valeurs humaines touchantes qui lui permettent au bon moment de faire la bonne rencontre, Jean-Pierre Elkabbach à France Inter son « père professionnel » qui lui ouvre la porte du journalisme, son rêve, d’autres encore comme Philippe Boucher qui lui propose un stage au Monde, Jacques Fauvet qui l’engage pour lui confier la rubrique « Justice », elle y noue d’ailleurs une relation de qualité avec Frédéric Pottecher, puis elle accepte l’offre de François Bott qui sur la recommandation de Jean Genet lui propose de rejoindre le « Monde des livres ».

Le train de ses envies est lancé, Josyane Savigneau approche dans leurs horizons différents, les personnalités marquantes de notre époque, elle sait les écouter, les mettre en avant, les comprendre, les apprécier et partager avec eux des instants de bonheur, certains dans leur contexte particulier marquent sa mémoire : Eudora Welty, écrivaine, photographe américaine, Patricia Highsmith, romancière américaine demeurant en Suisse, Edwige Feuillère, comédienne, auteure, Philippe Roth, écrivain américain.

Quelques-uns deviendront des amis : Monique Nemer, agrégée de lettres professeur, auteure, Juliette Gréco, chanteuse, actrice, Florence Delay, auteure membre de l’Académie Française, Hector Bianciotti, acteur, journaliste, écrivain, académicien, Philippe Sollers, auteur, Marguerite Yourcenar, femme de lettres, poète, critique, essayiste.

Dans son ouvrage si bien écrit, notre écrivaine bien que de nature secrète, se livre avec franchise, évoque ses faiblesses, ses secrets, son intimité, nous raconte son histoire, ses rencontres ; ses descriptions autant des individus que des lieux ou des situations sont fines, fluides, représentatives, elles nous transportent sans répit jusqu’à la dernière page.

« Point de côté » Editions Stock

Par Jean Marie Halper.

Autobiographie, Josyane Savigneau, Journaliste, Point de côté


Jean-Marie Halper

Écrire ce qui nous rassemble pour oser rêver le bonheur de tous…