La vie est un « Kanari kolé »
Hummmmm, Kanari kolé ….
Pour ceux d’entre vous qui ne sont pas des Antilles, voici la définition de cette expression : Kanari kolé : Kanari veut dire, marmite, casserole… Kolé veut dire, collé, mais plus précisément ici : « à côté de ».
Cette expression est utilisée lorsqu’on se retrouve, pour diverses occasions, entre, amis, collègues, famille, alliés, dans le but de passer un moment et déjeuner ensemble. On se dit alors : « Et si on organisait un Kanari kolé, dimanche » ? Toute l’assemblée comprend alors que chacun devra venir avec sa marmite, garnie du met de son choix. D’autres, bien sûr, auront le droit d’apporter, entrée, dessert, fruits, boissons, ou autres, le principe étant que chacun apporte selon ses envies, ses goûts, ses moyens. L’idéal, c’est lorsque personne ne sait qui a apporté quoi, ce qui évite toute idée de jugement. Chacun pioche ici ou là selon sa gourmandise. Certains se serviront grassement, d’autres le feront avec une extrême frugalité. Certains se concentreront sur le plat le plus coûteux et rare, celui qu’ils n’ont que rarement l’occasion de goûter. D’autres se rassasieront de quelques fruits ou d’une portion de moineaux.
Les goûts, les appétits sont divers. L’apport à la table commune aussi. Bien sûr, ce ne sont pas les plus généreux qui se serviront le plus. C’est même parfois le contraire.
Et cette tradition, je trouve, dit beaucoup de nous, de notre vie, de notre rapport à l’autre et de la vie en général.
Il y a quelques jours, alors que je venais de passer un moment sur les réseaux sociaux à consoler une quasi inconnue dans la peine, je me suis vue offrir, quelques instants plus tard, de façon tout à fait inattendue, une pluie de bénédictions d’une autre dame tout aussi inconnue de moi. Elle venait simplement de tomber sur un de mes posts instagram qui l’a émue, et elle a aussitôt eu le réflexe de me répondre par de vibrantes paroles de gratitude. Et j’ai trouvé que c’était là, le parfait fonctionnement de l’univers.