Quelles sont les limites de la positivité ?
Hummmm, les limites de la positivité….
Il y a un mois, nous avons tous, moi en premier, souhaité une belle année à tous nos proches, famille, amis. Souhaité que les jours se succèdent comme si un panier de pétales de roses précédait nos pas et nous ouvrait une voie de douceur. Nous avons souhaité que, pour nous, comme pour les autres, tout soit fait de facilité, d’ouvertures, de magnifiques coïncidences et d’une succession de merveilleuses synchronicités. Nous avons souhaité une santé impeccable, la joie, permanente, accrochée au cœur telle une moule sous son rocher, une sérénité de moine bouddhiste. Nous avons souhaité qu’aucune peine ne toque à notre porte, qu’aucun chagrin n’obscurcisse nos jours ni ne colore nos nuits de cauchemars. Nous avons souhaité que tout nos désirs, sans efforts aucun, soient satisfaits. Immédiatement, si possible ! Nous avons souhaité qu’aucune difficulté ne soit sur notre passage.
Nous aimerions que le bleu du ciel soit permanent, et que la pluie nous gratifie de sa bienfaisante fraicheur uniquement lorsque, au chaud et à l’abri, nous pouvons en faire un spectacle à contempler, une tasse de thé chaud entre les mains. De la même manière, si le feu, dans notre vie, pouvait se résumer à celui d’une tendre cheminée, ce serait parfait !
Nous avons souhaité et nous nous sommes souhaité un amoureux (se) à l’écoute et doté de toutes les qualités idéales pour nous. Nous nous sommes souhaité un compte bancaire extrêmement bien garni. Nous nous sommes souhaité la réussite dans tous nos projets et une prospérité totale.
Était-ce un mal ? Était-ce un bien ?
Nous débutons le second mois de l’année, et il est bon, à intervalle régulier, de faire un bilan. Est-ce que l’entièreté de ce premier mois s’est déroulé selon nos souhaits ? C’est peut-être le cas pour une minorité, et c’est tant mieux pour elle. La réussite peut offrir l’espoir et encourager l’élan. Nul ne s’en plaindrait.
Mais la réalité, c’est que les choses, dans nos vies, ne se déroulent pas toujours comme nous le souhaiterions. La vie n’est pas une autoroute et les chemins de traverse, les sentiers épineux sont parfois, le lot quotidien.
La plus grande banalité serait de dire que la vie est faite d’imprévus. Certains, en lisant ceci, me répondront : « Mais oui, Corine, l’eau, ça mouille, et le feu, ça brûle » !! Et ils auront raison. Mais mon raisonnement est celui-ci, et tout parent qui a, un jour, vu son enfant quitter le nid familial le sait : Lorsque nos petits partent, nous ne leur souhaitons pas que tout soit toujours rose, pour eux. Nous souhaitons leur avoir donné suffisamment de force, de courage, de patience et de ressources pour affronter les tempêtes de la vie. Nous leur souhaitons de toujours savoir rebondir. Nous leur souhaitons que face à l’adversité, qu’ils puissent toujours trouver la réponse adéquate : Celle qui, non seulement les fera sortir du pétrin, mais aussi les outillera un peu plus pour poursuivre leur vie et leur quête du bonheur.
Car la vie n’est que ça : Une quête de bonheur. Et qui dit quête, dit qu’on est toujours à la recherche de mieux. Quel que soit le domaine. Par conséquent, aucun ciel bleu ne pourrait satisfaire cette quête : Nous voudrions, alors, expérimenter la pluie, l’orage, ou que sais-je ?
Je suis romancière et je m’en rends bien compte lorsque j’imagine mes histoires : Des histoires que je veux emplies d’émotions et qui fascineraient mon lecteur. Je me retrouve alors à inventer pour mes héros, des difficultés à venir, des obstacles à surmonter, des retournements de situations, totalement inattendus qui les plongent dans des affres de doutes et les obligent à sortir des solutions connues et mettre en branle leur créativité. Le schéma du roman classique est celui du parcours d’un héros dont la vie, paisible, sera bouleversée par un évènement et qui devra alors, pour s’en sortir, parcourir un chemin initiatique qui le mènera à se découvrir autre, plus riche, plus fort,
Et nos vies sont des romans dont nous sommes le héros ou l’héroïne. Nul parcours, jamais, ne sera fait d’une douceur permanente. Et si tel était le cas, je pose cette question : Quel en serait l’intérêt ? Il suffit de se retourner sur nos expériences de vies déjà actées et de faire un arrêt sur image sur les évènements qui nous ont offert les plus grandes joies : Il s’agit, très très souvent, d’évènements liés à des victoires sur l’adversité. Le goût d’un fruit dont nous avons planté la graine et que nous avons accompagné dans sa croissance pendant des années sera toujours plus prononcé que celui provenant d’une brique de supermarché. Il en est de même du parfum des roses de nos jardins.
Alors, si en début d’année, je vous ai souhaité le meilleur, en ce début du mois de février, je vous souhaite de devenir une personne capable de faire que tout se passe au mieux, je vous souhaite que votre trousse à outils soit emplie de plus de compétences. Je vous souhaite du courage, de la motivation, de la patience. Je vous souhaite de voir des solutions derrière chaque problème.
Derrière chaque challenge relevé, il y a une nouvelle personne. Je nous souhaite de nous renouveler, constamment.
Nos vies seront toujours pleines de défis. Nous nous devons de rester positifs, oui, mais surtout créatifs : Dans les bons comme dans les mauvais moments.
A ce sujet, voici une différence qui en dit long sur les deux peuples concernés.
Quand un Français va au travail, on lui souhaite : « Bon Courage », sous entendant que le travail est une torture.
Quand un Allemand prend le même chemin, on lui souhaite : « Bonne créativité » ! Devinez laquelle de ces deux visions est ma favorite ?
Nathalie SOHOU
MERCI pour ce bon billet.
Pour répondre à ta question… Je crois, sans me tromper, que tu préfères la formulation des Allemands : Bonne créativité !