Tomber 7 fois, se relever 8 !
J’ai passé la matinée, aujourd’hui, avec un jeune homme qui se désespérait de réussir, un jour, à un des challenges qu’il s’était fixé ! Au cours de notre discussion, alors que je l’interrogeais sur ses projets, il me sortit cette phrase :
« J’en ai marre ! Je me lance encore dans un nouveau projet, mais si cette fois, il n’est pas couronné du succès éclatant que j’espère, j’arrête tout ! » Il n’a pas encore 30 ans.
Je connais suffisamment sa sensibilité, et c’est la raison pour laquelle je ne l’ai pas interrogé sur ce que recouvrait ce « Tout ».
Il semblait sincère, en affirmant avoir « Tout » essayé ! Ma première réaction fut de l’exaspération ! J’étais indignée par le manque de persévérance de nombre de jeunes d’aujourd’hui ! Leur cerveau et mode de pensée, directement connectés à internet et aux réseaux sociaux les amènent à croire au succès instantané ! Le principe, éprouvé par nombre de leurs aînés selon lesquels il faut 10 ans pour être connu du jour au lendemain, par exemple, lorsqu’on est musicien ou chanteur, leur est totalement inconnu ! A l’époque du buzz, ils se prennent tous pour des abeilles qui n’auraient qu’à battre des ailes quelques secondes pour voir apparaître le miel de la célébrité. Cette époque de la gratification immédiate est réellement désolante pour plusieurs raisons :
D’abord, ces jeunes se privent du merveilleux goût du succès lorsque celui-ci a été obtenu après moult efforts, persévérance et beaucoup d’abnégation. D’ailleurs, il suffit de voir la joie durable et la fierté absolue de ceux d’entre eux qui choisissent la traditionnelle voie de l’apprentissage.
D’autres parts, leur refus de voir les petits échecs comme autant d’haltères servant à muscler leur volonté, en fait, les fragilise. Lorsqu’on se lance en acceptant l’échec comme une issue envisageable, on souffre moins lorsque celui-ci se produit.
Et puis, heureusement, (ou malheureusement), les déboires font partie de nos vies, et servent souvent de tremplin aussi, vers la réussite, car ils permettent d’affiner notre vision, ou d’éliminer certains écueils.
Une fois séparée de ce jeune homme, mon esprit, volage, butinant une pensée, après l’autre, revint se poser sur lui. Je pensai à mon enfance et à mon adolescence. A cette rigueur exigée de nous par nos parents, nos enseignants, et tout adulte se sachant couvert par nos aînés. Cette aspiration extrême qu’ils avaient envers nous de n’offrir rien de moins que le meilleur fut souvent mal perçu, mais ô combien formatrice ! Je parle ici de mon cas ; Nulle maltraitance là, mais une injonction à l’excellence qui nous obligeait, mes frères et moi, à la patience et nous imposait une grande rigueur.
Je réalise aujourd’hui que cette éducation, liée à une époque, fut finalement une chance pour nous. C’est grâce à elle que, chacun d’entre nous, exerçant dans des domaines différents, avons pu affronter les échecs, tomber 7 fois, nous relever 8, et, toujours, avancer.
Je me rends bien compte qu’évoquer les différences d’éducation me feront passer pour une vieille nostalgique, mais n’empêche ! Celle-ci a encore des rêves plein la tête, des projets en ébullition, et elle garde foi, parce qu’elle est consciente de ceci : Les échecs n’existent pas, tant qu’ils peuvent se muer en tremplin vers d’autres possibles. Et vous ? Comment réagissez-vous face aux échecs ?