De l’art de prendre de la hauteur !
Hummmmm, De l’art de prendre de la hauteur !
« Prendre de la hauteur
Laure Tarer
Pour éviter les heurts, un objet
Et ne pas sombrer dans la laideur ! »
En lisant cette citation de mon amie Laure, ce matin, me sont venues en tête toutes les occasions où cette attitude, qui consiste à prendre de la hauteur m’aura sauvée !
D’abord, lorsqu’on considère cette expression au sens littéral du terme, l’évidence est là : Observer un objet ou une situation de trop près ne nous en offre qu’un aspect, et limite ainsi, le champ des possibles.
J’adore cette image de ce chat dans une cage, dont le regard est fixé sur la porte de sortie grillagée et qui semble, désespérément chercher une issue, alors que derrière lui, et au-dessus de lui, 2 autres solutions faciles lui tendent les bras. Il lui aurait suffi d’examiner de plus haut, ce supposé piège pour en découvrir les faiblesses.
Prendre de la hauteur, dans certaines situations de conflit, c’est refuser l’affrontement qui ne mène à rien d’autre qu’à exacerber des égos déjà surchauffés. C’est, parfois, examiner de plus près le point de vue de l’autre pour réaliser qu’il n’est pas opposé, mais simplement différent du nôtre.
Prendre de la hauteur, c’est refuser de tomber dans le piège de la provocation. Car certains nous titillent, certains de nos réactions allergiques à leurs pensées, et nous incitent à foncer bêtement dans leur guêpier !
Prendre de la hauteur, est indispensable parce qu’on ne peut résoudre un problème si on reste au même niveau de conscience que celui qu’on avait lorsque celui-ci a surgit. Il nous faut nous élever, accepter de faire évoluer notre pensée pour permettre à celle-ci de s’ouvrir à d’autres possibles.
Prendre de la hauteur, paradoxalement, revient, souvent à agir avec humilité. Lorsqu’un automobiliste mal luné nous offre agressivement son majeur, baisser les yeux en l’ignorant ou lui offrir en retour notre plus beau sourire, n’est pas signe de soumission, au contraire. C’est lui prouver qu’il n’est pas maître de ses émotions, et encore moins des nôtres car il n’a pu, par son geste méprisant, changer notre humeur.
Prendre de la hauteur, c’est élargir et agrandir notre champ de visionet c’est primordial lorsqu’on connait les dégâts d’un esprit étriqué.
Prendre de la hauteur, c’est accepter de voir ses erreurs, pour ensuite, les transformer en victoires.
Prendre de la hauteur ne consiste pas à regarder son prochain de haut. C’est même totalement l’inverse !
Ah, si, il y a cependant une situation dans laquelle nous pouvons le faire, et c’est l’écrivain Gabriel Garcia Marquez qui nous la propose :
« J’ai appris qu’un homme n’a le droit d’en regarder un autre de haut que pour l’aider à se relever »
Prendre de la hauteur, de la distance, c’est précisément ce qui manque à notre monde et qu’on a oublié d’apprendre aux jeunes générations. En cette époque de la gratification immédiate, prendre de la hauteur est totalement obsolète.
Mais pour l’heure, ce n’est pas bien grave, puisque ce qui nous est actuellement demandé, n’est pas de prendre de la hauteur, mais plutôt d’agrandir la longueur, par l’intermédiaire de la distanciation sociale.
Drôle de monde qu’est le nôtre, où le saut d’obstacle consiste à s’éloigner des siens.