La beauté, oui mais encore ?
Hummmm, je suis perplexe !
– Tu es belle, ma Coco !
Telle est la phrase qui m’a inspirée ce billet.
5 petits mots, et me voilà à scruter derrière mon épaule, à la recherche de l’être extraordinaire qui mériterait un tel compliment offert avec cœur et sincérité ! Et, là, éclat de rire de mon amie, qui répète encore ces 5 petits mots et dont le regard m’indique la signification exacte :
« Tu es belle, ma Coco, parce que tu es là, pour moi, aujourd’hui comme toujours, quand j’ai besoin de toi ».
Je m’illumine alors toute entière. Avec reconnaissance, et joie. Ce compliment-là, je l’accueille, j’en soupèse la valeur. Il fait appel à mes qualités d’empathie, à la préciosité de mon amitié, et se trouve, de fait, dénué de toute superficialité.
La beauté, est un concept qui fit irruption avec fracas dans ma vie à l’âge de 15 ans. Jusque- là, j’avais grandi au Bénin, petite fille, puis adolescente heureuse, que l’on disait jolie, et qui ne s’était jamais vraiment posé la question de son physique. J’étais ronde, et surtout très pulpeuse, dotée de seins et de fesses, qui ne m’encombraient que lorsqu’ils étaient convoités du regard par des hommes bien plus vieux que l’ado que j’étais. En dehors de ces moments- là, mon corps et moi vivions une entente parfaire !
Seulement voilà, je débarquai en France un glacial mois de février 1981 . Quatre mois plus tard, j’entamais mon premier régime, avec pour but principal d’éradiquer ces formes que j’exécrais maintenant. La minceur était le graal absolu, et je désirais, plus que tout, me fondre dans mon nouveau paysage. Ce fut le début d’une innombrable successions de régimes. Trente années de rejet total de mes formes, jusqu’à cet électrochoc, qui me bouleversa et m’obligea à entamer le long parcours de l’acceptation de moi, dans toutes mes acceptions. (Je raconte cet épisode dans mon 1er roman : « 15 kilos »)
Hier donc, lorsque mon amie me fit ce joli compliment, mon regard se posa sur elle avec amour. Elle a le physique idéal du mannequin occidental. Longiligne, de superbes jambes fuselées…et … donnerait tout pour étoffer sa silhouette ! Elle se bat, courageuse, depuis quelques années contre cette fichue maladie, et, dans son cas, cette minceur s’apparente à un marqueur négatif de l’évolution de celle-ci.
D’aucun, en la croisant, envieraient cette sublime silhouette, sans savoir ce qu’elle recouvre. Moi, j’ai la chance de connaitre et de fréquenter le cœur immense qui s’y dissimule. Elle est belle, mon amie, oui, extrêmement, mais sa beauté n’est pas celle que l’on perçoit, de premier abord, mais bien celle qui irradie depuis les tréfonds de sa belle âme.
Je terminerai par ce constat : Je suis présidente d’une association, dont le but est de parrainer ou marrainer des enfants dans une école de Grand-Popo, au Bénin. J’ai instillé cette règle : Ne choisir son filleul que sur le nom, l’âge et la classe. La photo de l’enfant ne vous est dévoilée qu’après. Les réactions sont diverses, mais il semble très difficile, parfois, de choisir sans le visuel. Qu’y cherche-ton exactement ? Et vous, comment auriez-vous réagit ? Votre avis m’intéresse !
A toutes les beautés, diverses et variées, mais surtout, à celles qui irradient du cœur !