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La toile et moi

Hummmmm, Plier ou…  Résister et disparaître ?

Une fois n’est pas coutume, je ne viens pas, aujourd’hui, vous donner mon avis sur tel ou tel sujet, mais plutôt vous demander le vôtre. Je compte donc sur l’intérêt que vous portez à mes modestes bla bla hebdomadaires, pour vous demander de participer à cet échange, et, peut-être, éclairer ma lanterne.

Alors voilà ! Si vous me lisez, là, en cet instant, il y a de fortes chances que vous soyez sur un réseau « social ». (Vous comprendrez instantanément ma réserve quant à l’utilisation de ce mot accolé au mot réseau et la raison pour laquelle je l’habille de guillemets).

Mon interrogation concerne, aujourd’hui, l’utilisation des réseaux sociaux lorsqu’on est entrepreneur et qu’on espère développer sa clientèle.

Est-ce absolument incontournable, de nos jours, d’utiliser les réseaux sociaux lorsqu’on est chef d’entreprise et qu’on veut ne serait-ce que travailler ? Certains m’affirment que sans Facebook, Instagram, Linkedin et autres, point de salut !

Comprenez-moi, je ne suis pas réfractaire à la chose. Je m’y amuse d’ailleurs beaucoup en y racontant mes joies et déboires, et c’est toujours une source immense de partages et de consolations. Dès qu’il m’arrive un événement fâcheux, je me hâte de le conter avec humour- je l’espère-, et dérision, et les commentaires de mes « amis », parfois loufoques, d’autres fois empreints de sagesse, me font passer de fabuleux moments. C’est ainsi que, lors des semaines fastes en rencontres incongrues ou divines surprises, je multiplie les récits, chroniques de la vie d’une personne ordinaire qui a décidé de voir ses congénères sous le prisme de la romance. Je ne me fais pas prier et il n’y a là aucune obligation.

Et c’est justement là, ma limite. Lorsque je raconte mes p’tites histoires ou que je frime avec une photo de moi prise sous mon meilleur profil, il n’y a pas d’enjeu. Je ne risque rien, ne vends rien, et n’attends aucune retombée.

Mais, lorsqu’il s’agit d’écrire une ode à mes talents, dans le but de renouveler ma clientèle, là, ça devient compliqué : Je freine des 4 fers ! Chacun de mes mots, chacune de mes phrases s’apparente à mes yeux à un cri de désespoir ! Chaque fois que, face à mon écran, je dois vanter mes mérites (car c’est bien de cela qu’il s’agit) en expliquant pourquoi je dois être choisie, moi, et pas une autre, j’ai subrepticement l’image de ces marchandes qui s’égosillent et parcourent les rues des villes et villages Africains, en proposant leurs marchandises à longueur de journées ! Le pire, c’est que je réalise bien que la plupart de leurs clients sont heureux de les voir venir à eux et que le service rendu est apprécié et rémunéré avec joie, mais rien à faire ! Je bride mon inspiration quand il s’agit d’écrire quelque chose qui ressemble de près ou de loin à une feuille de vente ! Et le fait que mes clients et clientes, satisfait.e.s me remercient chaleureusement n’y change rien !

Souvent, j’entends cette phrase :

– « Toi pour qui l’écriture est si facile, tu devrais exceller en copywriting » !

Ce à quoi je réponds :

– « En effet, je suis assez bonne à cet exercice ! Et lorsqu’on me demande d’écrire des pages de vente, je le fais avec plaisir, convaincue du bien-fondé de mon texte ! Le problème, c’est que je le fais volontiers pour les autres ! Pas pour moi ! Lorsqu’il s’agit de moi, de mettre en prose mes talents, de vendre mes propres produits, c’est une autre affaire ! Pour tout dire, j’ai l’impression de… quémander, de supplier :

– « Regardez mes belles tomates euh…, mes beaux talents M’sieurs, dames ! En voulez-vous » ?

En y réfléchissant, je crois qu’en ce qui me concerne, la raison principale de ce braquage vient du fait que je sois romancière. J’aime raconter des histoires, en inventer. Il n’est pas toujours facile de reconnaître ses talents, mais je n’ai aucun doute sur celui-là me concernant : Je suis une raconteuse d’histoires, talentueuse, et je sais aussi conter, brosser, romancer celle des autres, parce que j’ai le don de me glisser dans le cerveau, le cœur et les émotions des personnes qui me font confiance et me demandent de mettre en page l’histoire de leur vie. Et parce que j’ai cette sensibilité romanesque, il m’est difficile d’écrire pour moi-même des textes dédiés à mon activité avec pour but unique de vendre mes produits. La vente est bien trop concrète pour mon cerveau qui adore surfer sur le roman donc l’impalpable, l’irréel.

Or, se vendre sur les réseaux sociaux demande de la répétition, beaucoup de régularité, de la persévérance, qualités qui ne cheminent avec moi que lorsqu’elles ne sont pas sous-tendues par une obligation ! Sacré dilemme !

Heureusement, parce que mes prestations (d’accompagnatrice en écriture ou de biographe) ravissent mes clients, ils me recommandent à d’autres ! Parce que s’il fallait que je compte uniquement sur la communication que je propose sur les réseaux pour me faire connaitre, ce ne serait pas simple.

L’équation commerciale des réseaux semble être celle-ci : Pour vendre, je dois être vue…beaucoup…énormément…quasi à outrance. Et pour ce faire, je dois publier, encore et encore, trouver des angles de créativité différents, me mettre en scène, constamment.

J’ai une vraie admiration pour ceux et celles qui y parviennent. Moi, je ne parviens pas à aller au-delà de l’amusement, à professionnaliser mes selfies !

Alors, selon vous, suis-je condamnée à rester un nom qu’on a vaguement entendu, une amuseuse drôle et piquante, au lieu de la professionnelle que je sais être ? 

Et vous, entrepreneurs et entrepreneuses, cette problématique s’est-elle déjà posée à vous ? Et si oui, comment l’avez-vous résolue ?

Je suis curieuse de vos réponses !

Une chose est sûre, je continuerai à vous visiter sur les réseaux parce que, pour ce qui est des belles rencontres, la toile internet m’a comblée !

Billet d’humeur, Réseaux Sociaux, savoir se vendre