Maison Beaucor, une marque pionnière tournée vers le retour aux sources
Dans le secteur de l’esthétique bio made in Comores, une pionnière pointe son nez, Karima Jaffar de la Maison Beaucor Comores. Cette entreprise familiale de bio-cosmétique utilise les coutumes traditionnelles de beauté comoriennes au goût du jour. Par un travail éthique pour le bien-être et la beauté traditionnelle, cette marque pionnière se veut activiste et dans le relais des traditions. Un combat féminin comme on les aime !
« S’aimer, s’accepter, briller », tel est le slogan de Maison Beaucor Comores. Cette entreprise familiale née en 2010 est le premier salon d’esthétique bio utilisant dans ses soins des produits 100% naturels fait maison. Elle s’inspire des rituels de beauté ancestraux de la femme africaine et particulièrement comorienne. Sa fondatrice, Karima Jaffar alias Karida, est une enfant du pays de l’île d’Anjouan, de l’archipel des Comores. Passionnée par la science du bien-être et de la beauté, elle s’est formée en tant qu’esthéticienne au Caire, en Egypte. La tête plein de projets et de combats, elle rentre aux Comores avec l’idée d’ouvrir un salon d’esthétique inédit. Un établissement qui mêle la beauté traditionnelle et la beauté orientale. Très vite, elle s’est penchée sur les ressources à portée de main, sur son île natale. Le tout guidé par son expertise acquise en Egypte. Elle y a porté une cause. « Prendre soin de soi au naturel et lutter contre le fléau de la dépigmentation de la peau ». Karima Jaffar en a fait ses chevaux de bataille. On le sait peu, mais l’archipel des Comores est fortement touché par la dépigmentation comme dans d’autres coins d’Afrique.
Ainsi, en 2010, elle ouvre l’institut Beaucor. C’est le condensé entra la beauté comorienne et orientale. Elle y mélange la culture égyptienne et celle des Comores. Ce mariage a fait naître Maison Beaucor made in Comores par la suite. Du jamais vu dans les Comores. Karima Jaffar devient pionnière dans le secteur de l’esthétique bio made in Comores.
« Je dois ressembler à moi »
L’obtention de la certification bio de ces produits permet à Karima Jaffar de garantir l’excellence. Et l’exportation au niveau international. « C’est ma première réussite. J’ai couru. J’ai travaillé. Et j’y suis arrivée » reconnaît-elle souriante.
« Elle a impulsé quelque chose. Il commence à y avoir une conscientisation de la population » constate Neymat Jaffar, la chargée de marketing, communication et design chez Maison Beaucor. « Au début, c’était très difficile de faire accepter l’idée qu’on peut être belle naturellement, complète Karida. J’ai fait beaucoup de sensibilisation sur l’acceptation de soi ». Par ses masterclass, elle pousse la démarche encore plus loin. Sensibiliser encore et encore. Un point très important pour celle qui a subi, étant plus jeune, le colorisme. Par son travail, elle a, « au moins, contribué à quelque chose, du moins aux Comores » lâche-t-elle avec satisfaction. Même si le combat n’est pas encore fini selon elle.
Par sa marque, Karima Jaffar veut que chaque femme saisisse cette idée: « je dois ressembler à moi ». Précurseur dans ce domaine, la créatrice de Maison Beaucor cherche à prendre soin du corps mais aussi de l’esprit.
Maison Beaucor c’est plus qu’une marque de cosmétiques. « C’est une thérapie, une philosophie, rajoute Neymat Jaffar, la soeur cadette de Karida. Une philosophie d’acceptation de soi et de beauté au naturel. Valoriser sa couleur de peau avec des produits naturels pour la magnifier sans avoir à la dénaturer. Ce sont des produits qui nous font du bien à l’intérieur comme à l’extérieur » conclut-elle.
Entre tradition et modernité
Une philosophie qui tire son essence de la tradition, de la transmission et de la famille. Car Maison Beaucor made in Comores a sa muse, Ma Caoucab de son surnom, la grand-mère de Karima et Neymat Jaffar. « Une grand-mère qui jusqu’à 80 ans passé avait un teint incroyable, une peau magnifique. Elle n’a jamais utilisé autre chose que les produits locaux. On était fasciné par sa peau et sa manière de la soigner naturellement » explique Neymat Jaffar.
Les produits proposés par Maison Beaucor sont issus des rituels ancestraux de la femme comorienne, de sa beauté. De plus, la femme anjouanaise, l’île de naissance de Karida, est très attachée à ses traditions qu’elle protège. Celles-ci sont transmises de génération en génération et survivent jusqu’à nos jours. C’est un héritage traditionnel. « C’était une évidence. Il fallait continuer à transmettre cette tradition dans la modernité. Et proposer au monde ces rituels de nos îles. La femme comorienne et la femme d’ailleurs peuvent amener un bout de cette culture, de cette tradition. On offre cette tradition d’antan qui est finalement l’identité comorienne » conclut la cadette.
La nouvelle gamme Ridaah est née grâce aux ressources de leur île et à la richesse de leur culture. Le travail de Maison Beaucor a été de combiner un héritage, un rituel traditionnel avec un savoir-faire en le moderniser afin qu’il soit accessible à tous.Revenir aux sources, à l’acceptation de soi, c’est dans ce sens que travaille Maison Beaucor. Tout a une signification en lien avec l’identité et la tradition. Pour Neymat Jaffar, les produits Maison Beaucor, tirés des rituels comoriens, méritent d’être connus au même titre que les rituels japonais.