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Toujours s'enrichir, c'est là le secret

Toujours s’enrichir, c’est là le secret…

Hummmmm, Histoire de poules…

Ah, les poules, mes chères amies à plumes ! Vous savez, je pourrais vous écrire des romans entiers inspirés de leurs facéties et des leçons qu’elles m’offrent sur un plateau d’œufs frais.

Hier, j’ai assisté à une scène qui m’a mis la puce à l’oreille (ou plutôt la plume à l’œil). Au milieu de ma petite troupe de gallinacées (une sacrée bande d’une bonne dizaine), se dresse fièrement M. le coq ! Un vrai magnat de la basse-cour, celui-là ! Soit il le sait, soit il est programmé génétiquement pour se prendre pour le roi du poulailler. Quel toupet ! Il saute sur ces dames comme bon lui semble, sans se poser de questions. Je les regarde souvent, essayant d’éviter ses assauts, se débattant, parfois s’envolant haut dans les arbres. Mais rien n’y fait, il les pourchasse sans répit et finit toujours par réussir son coup. Franchement, ce coq m’agace, m’exaspère, et soyons honnêtes, il n’est pas mon favori !

Mais ce qui m’a interpellé, c’est ce qui se passe après. Une fois ses affaires conclues, les poulettes se remettent sur pattes, se secouent et suivent tranquillement Monsieur le coq. À l’heure de la sieste, elles se regroupent toutes autour de lui pour faire une sieste collective. Et là, j’ai devant les yeux une scène de sérénité et d’harmonie.

Cette observation m’a fait réaliser deux choses :

Je devrais rester à ma place d’humaine et ne pas projeter mes analyses comportementales et mes pensées sur d’autres espèces.

De même, avec les humains : les relations de couple sont tellement complexes qu’il est présomptueux de calquer nos désirs, nos espoirs, nos révoltes sur les autres. Chacun a son histoire, son passé, et le droit de construire son futur à sa manière. Croire le contraire serait la pire forme d’ignorance du comportement humain.

Ma deuxième leçon, tirée de mon observation des poules, fut une surprise pour moi. Après tout ce temps à les observer, je les avais classées dans mon esprit par ordre de préférence. Bien sûr, M. le coq était hors compétition, avec son panache, ses couleurs vives et sa crête imposante, il est le numéro un.

Parmi les poules, mes préférées étaient celles qui se démarquaient le plus. Leurs couleurs contrastées et chatoyantes me charmaient. En revanche, celle qui avait une robe grise tachetée de noir me paraissait terne et sans intérêt. J’avais l’impression que sa personnalité l’était tout autant.

Mais lorsqu’une amie est venue me rendre visite hier, elle a observé les poules pendant un moment et a conclu que la plus belle, selon elle, était justement celle que je trouvais terne !

J’ai failli m’étouffer de surprise, trouvant cette idée absurde !

“Mais… elle est terne ! Elle n’a rien de remarquable !” m’exclamai-je, presque indignée.

“Pas du tout ! Regarde-la attentivement ! Les autres attirent l’attention avec leurs couleurs vives, mais chez elle, c’est bien plus subtil ! Les variations de couleur, les détails sur ses plumes de la queue ! Et puis, elle n’est pas simplement grise, observe bien ! Il y a du gris moucheté, oui, mais il y a aussi du parme, très discret à certains endroits. Il y a le noir le plus profond, velouté, à d’autres endroits. Il y a une teinte marron chaleureuse qui enveloppe certaines plumes. Et parfois, à certains endroits, des mélanges si subtils qu’on ne peut les remarquer qu’avec les yeux de l’amour.”

Wow ! Quelle description ! Je me suis empressée d’aller chercher quelques graines pour les leur offrir, afin d’avoir cette chère demoiselle sous les yeux, et je l’ai observée de plus près. Ce fut un véritable festival de découvertes. J’ai été émerveillé et j’ai regretté de ne pas avoir remarqué plus tôt la magnificence de son plumage. Maintenant, je ne vois plus que ça et je me demande comment j’ai pu passer à côté auparavant.

Mais je sais ce qui s’est passé. J’avais des préjugés et je n’avais pas accordé plus d’importance. Je m’étais laissé influencer par la beauté évidente de certaines et j’avais négligé celle-ci.

Ce matin, en les observant toutes de plus près, j’ai réalisé que Dame Merveille (Tel est le nouveau nom de ma favorite), était aussi la plus indépendante. Un trait de caractère qui renforce mon affection pour elle et qui m’était également passé inaperçu !

Ainsi, de ces deux observations, une leçon s’impose : Aller au-delà des apparences, toujours, car les plus belles surprises nous y attendent souvent. Et puis, regarder les choses différemment fait changer notre perception. Toujours s’enrichir, c’est là le secret…

Corine Dossa, Point de vue, Secret