De l’expérience
Hummmmm, L’expérience
L’expérience est un costume qui ne se prête pas.
Elle est parfaite.
Taillé sur mesure.
Toujours envoyée à la bonne personne, au bon moment, elle va avec tous les autres attributs déjà détenus par l’élu. Elle peut se fondre dans les nuances déjà familières, ou alors trancher pour bousculer les habitudes ronronnantes, les certitudes établies.
Parfois, elle vient semer un doute, ou conforter un élan encore fragile.
L’expérience arrive, dit-on, toujours à propos.
Se faisant parfois précise, concise, fulgurante. Et d’autre fois, empreinte de langueur, elle s’étire, malmène votre patience, s’installe dans votre esprit, prend même le volant de votre vie, vous obligeant à des détours infernaux, vous installant sur le siège passager, spectateur de votre vie, pour éjecter le connu de manière brutale, et vous obliger, ainsi, à gratter à des portes inconnues, à les pousser, et à prendre racine dans de nouvelles demeures.
L’expérience est d’une nature égoïste. Elle n’autorise personne à la partager. Les autres, qui l’ont connue, dans des circonstances heureuses ou malheureuses ne peuvent que regarder, impuissantes le nouveau dépositaire, se débattre, ou, quand il a de la chance, virevolter avec elle.
L’expérience est parfois, un costume si étroit, qu’il vous enserre, telles des griffes, lacère cœur et corps, vous étourdissant de douleur,
Mais sa sœur jumelle, qualifiée de belle, d’un élan aussi vivace, peut vous délivrer du malheur.
L’expérience est un costume qui ne se prête pas.
Elle est parfaite, taillée à notre mesure
Proportionnelle à la grandeur de notre générosité, ou à l’étroitesse de notre égoïsme.
Telle une parfaite balance, elle vient en nous rétablir l’équilibre.
De manière exacte, sans jamais se tromper.
On dit d’elle qu’avec l’âge, elle occupe l’espace,
Parfois, oui, d’autres fois non.
Une certitude cependant, lorsque par magie, c’est le cas,
De l’âge, elle reste le privilège.
Et de transmission, elle ne se préoccupe.
Je te regarde, toi, de costume étroit en expériences blessantes, te débattre, malmené encore et encore,
Impuissante à t’épargner la guigne,
Espérant seulement qu’un jour sa sœur jumelle,
La belle, la belle expérience, enfin de ton corps, ton cœur et ton âme, de ses couleurs arc-en-ciel habille ta vie.
Oprah Winfrey l’a dit et redit : Lorsque quelqu’un te montre qui il est la première fois, crois-le !
Dans ton oreille, mon enfant, j’aimerais le susurrer,Pour t’offrir, à l’infini, le choix, le droit, de choisir ton costume, ton expérience à vivre !