Fondation ADA, l’oeuvre caritative d’une femme de terrain
De retour dans son pays natal, le Mali, Coumba Touré Diawara, a choisi après la science de se donner corps et âme dans l’humanitaire. Après 12 ans en tant que coordinatrice du Programme de Recherche pour le Vaccin du Sida en Afrique (AAVP) au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette femme de science œuvre aujourd’hui au travers de sa fondation ADA, pour améliorer les conditions de vie des couches les plus défavorisées de la société. Rencontre.
Présentez-nous votre fondation…
La Fondation Aide au Développement en Afrique (ADA-Mali) dont j’ai l’honneur de conduire les actions a été créée en 2015. ADA a pour objectif principal, l’amélioration des conditions de vie des couches les plus défavorisées de la société. Cette fondation inscrit ses actions dans le secteur de l’éducation, la santé maternelle et infantile, le développement communautaire et les projets économiques portés par les femmes.
ADA est aussi une Organisation panafricaine qui aspire à contribuer au développement et à l’atteinte des objectifs du Millénaire en Afrique. Ces objectifs peuvent être atteints en renforçant les méthodes traditionnelles locales avec des solutions innovatrices qui vont combiner les nouvelles technologies, le renforcement des capacités et des partenariats solides ainsi que la tenue de Forum de débats sur la santé, l’éducation et l’autonomisation des femmes.
Quel a été l’élément déclencheur de ce projet?
D’abord, quand on est témoin de la précarité et la misère dans lesquelles vivent au quotidien beaucoup de populations démunies, on est interpellé pour essayer d’apporter son support quand on peut.
On constate encore que près de 300.000 décès maternels sont enregistrés chaque année dans le monde par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), essentiellement en Afrique Subsaharienne. Combien d’enfants n’ont pas accès à l’éducation et au minimum pour survivre ? Combien de femmes souffrent de maltraitance et vivent dans des conditions insoutenables? Nous devons tous avoir une prise de conscience et essayer d’apporter notre modeste contribution à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.
Pour ma part, j’ai créé la Fondation ADA pour apporter des solutions innovatrices avec l’appui des technologies de l’information pour faire face à certains de ces défis.
Quelles sont les difficultés rencontrées et comment les surmontez-vous ?
Il y a toujours beaucoup de défis à surmonter, notamment l’accès aux fonds avec les bailleurs. Mais je mets aussi beaucoup de mes fonds propres pour la plupart des projets.
La deuxième difficulté c’est de faire accepter le projet par les acteurs nationaux. En particulier en ce qui concerne les projets de santé et d’éducation qui devraient être intégrés dans le programme national en place.
Le troisième défi c’est comment assurer la pérennité des projets à long terme. C’est pourquoi je travaille beaucoup avec des associations locales de femmes pour les motiver et les responsabiliser à s’approprier chaque projet. Elles ont quand même besoin d’être accompagnées régulièrement pour le suivi du projet.
Vous avez déjà réalisé énormément dans votre pays, le Mali. Quelle est votre plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté c’est de constater que les petits efforts qu’on mène sur le terrain contribuent à apporter un petit soulagement dans le quotidien de ces personnes. Par exemple, apporter un gouter à des enfants démunis d’une école, quand on sait qu’ils n’ont pas pris un seul repas avant de se rendre à l’école. Ou bien donner l’accès à l’eau potable à des femmes de certains villages qui en cas de saison sèche doivent marcher des kilomètres pour aller s’approvisionner de cette denrée rare qui est source de vie. La lueur d’espoir et de soulagement qu’on peut lire sur le visage de ces femmes et de ces enfants qui ont bénéficié de notre soutien me remplit le cœur de bonheur.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui voudrait se lancer dans l’humanitaire ?
Pour une œuvre humanitaire, il faut vraiment avoir le cœur philanthrope et être motivé à sacrifier beaucoup pour aider les autres. Comme toute entreprise, il faut avoir une bonne stratégie, et un programme solide avec des partenaires locaux pour la pérennité de tout projet. Et surtout une bonne connaissance du terrain. Enfin il faut avoir une confiance en ces braves populations qui feront un bon usage de l’accompagnement fourni.
Toute la semaine FP rendra hommage à des femmes dirigeantes d’associations œuvrant sur le continent. Partagez et commentez !
ADA, Mali, Touré Coumba Diawara