« Il nous faut de nouveaux noms »
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Je déteste les bébés, alors je souris quand le bébé de Mamoyo il me regarde avec ses espèces d’yeux de crapaud. Et, en plus de tout, il est moche ce bébé ; il a l’air choqué comme s’il venait de voir les fesses d’un serpent.
C’est Chérie, une petite voleuse de goyaves de 10 ans qui s’exprime ainsi. Elle nous parle de pasteurs illuminés, d’oppression politique, de manifestions violentes, de saccages de bidonvilles, des clichés qui perdurent sur l’Afrique qui souffre, de la mort, mais aussi du salut de ceux qui cherchent à traverser « le ventre de l’Atlantique », de l’immigration… Tout cela avec l’authenticité des mots naïfs et crus d’une enfant au langage spontané et imagé…
Traduit en français par Stéphanie Levet, le livre de Noviolet BULAWAYO est un peu la voix de ces milliers de sans-voix qui ont quitté leur terre natale pour aller (sur)vivre dans un nouveau pays qui ne deviendra jamais le leur. Née le 12 octobre 1981 à Tsholotsho, au Zimbabwe, l’auteure a fait une grande partie de ses études dans son pays, avant d’aller passer une maîtrise d’anglais et un master des Beaux-Arts en création littéraire à l’Université de Cornell (États-Unis). Aujourd’hui, elle y vit et enseigne la fiction à l’université de Stanford en Californie. Lauréate du Prix Cain de la littérature africaine en 2011, pour son ouvrage Hitting Budapest, Noviolet BULAWAYO est la première Africaine à être nommée pour le Man Booker prize grâce son roman We Need New Names.
Ses écrits ont déjà été publiés dans plusieurs anthologies, notamment au sein de Callaloo, Newsweek et la Boston Review. Noviolet BULAWAYO est son nom de plume. Elle s’appelle en réalité Elizabeth Zandile Tshele. C’est dans la peau d’une gamine qu’elle a décidé de nous montrer le monde tel qu’il est en 300 pages. Selon le magazine Forbes, elle fait partie des 20 femmes africaines régulièrement données en exemple.
Selon l’écrivaine britannique Aminatta Forna,“NoViolet Bulawayo a créé un monde qui vit et respire : bagarres, coups de pieds, cris… “
Quant au magazine Elle : “Bulawayo mêle réalité et imaginaire, la combinaison d’une attention intuitive du détail avec des images surprenantes, viscérales…”
Le 12 octobre, elle sera au Musée de la Diaspora Africaine à San Francisco (Californie), puis le 14 décembre à Kalamazoo Valley Community College (Kalamazoo, Michigan).
Chez « Femmes au Pluriel », on aime sa plume. On invite donc « Les Femmes du Monde » de passage dans ces régions à y aller. Vous ne serez pas déçues ! N’hésitez pas à revenir sur « femmesaupluriel.com » pour partager vos impressions. Toutes vos impressions.
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Afrique, Immigration, Noviolet Bulawayo