Les vertus de l’égoïsme
Hummm, Les vertus de l’égoïsme
J’étais en train de me demander ce que j’allais bien pouvoir vous raconter cette semaine, lorsqu’une scène attira mon attention. Mon chat, Shiro, si agile d’ordinaire, bondissant d’un canapé à une chaise, de la chaise à la table, était, à ce moment précis, méconnaissable. Il tentait laborieusement de sauter sur mon lit et, inévitablement, échouait lamentablement, retombant avec un cri de douleur et dardant sur moi un morne regard qui semblait appeler mon aide.
En l’observant de plus près, je découvris sa patte arrière droite blessée. Il ne la posait plus au sol, et marchait à cloche-patte. Au cours de la journée, il refusa tout repas, se terra sous le canapé, et, de temps en temps, me lançait des regards comme pour me supplier de lui venir en aide et stopper ses douleurs. Je finis par l’emmener chez le vétérinaire qui, d’abord me rassura sur l’absence de fracture, puis diagnostiqua une entorse. Mon chat se serait soit mal réceptionné suite a fait des exploits acrobatiques dans les arbres alentours, soit aurait été victime de malveillance. Mon cœur me soufflait que cette dernière hypothèse était la bonne. Une personne désœuvrée avait probablement jeté un projectile sur Shiro. Sans raison, ou dans le but de lui faire mal.
Sur le chemin du retour, alors que Shiro, dans sa cage protestait vigoureusement contre cet enfermement passager, je repensai à ce potentiel malfaisant. Cette personne qui, pour je ne sais quelle raison, avait trouvé approprié de faire souffrir un autre être vivant. J’ai très peu de certitudes dans la vie et je suis souvent prête à remettre en balance, certaines de mes convictions, mais il y en a une sur laquelle je suis ferme, c’est celle-ci : Faire du mal à un autre, quel qu’il soit, c’est comme avaler du poison et espérer que l’autre en subisse les conséquences. Je pense qu’il y a quelques règles que nous devons respecter ou alors, nous en subirons les conséquences. Ce que nous souhaitons à l’autre, nous le subirons et ce que nous faisons aux autres nous sera retourné. Tel quel, en mieux, ou en pire. Je trouve les « méchants » totalement inconscients, en réalité, rigoureusement ignorants des conséquences de leurs actes.
A partir du moment où j’ai réalisé cet état de fait, mon comportement dans des situations désagréables a changé. J’évite soigneusement de souhaiter un quelconque malheur à qui que ce soit. En cas de conflit, je souhaite toujours que celui-ci soit résolu au bénéfice de TOUTES les parties. Et, lorsque je l’oublie, toujours, systématiquement, un évènement vient me le rappeler. Récemment, en période pré confinement, un entrepreneur débuta une l’activité extrêmement bruyante et pénalisante pour mes clients en recherche de tranquillité. Je maugréai et souhaitai que quelque chose vint le calmer et modérer ses ardeurs. Peu de temps après, le confinement fut décrété, ce qui mit un brutal coup d’arrêt à ses activités. Avant même que j’ai eu le temps de me réjouir du calme revenu, je compris que cet évènement, le confinement, qui avait mis un frein à ses activités, eut exactement la même incidence sur mon entreprise. Les mêmes touristes qui allaient chez lui fêter, danser sur la plage jusqu’à pas d’heure, étaient ceux-là même qui venaient ensuite dormir dans les appartements que je gérais. Souhaiter à cet entrepreneur une activité plus modérée revenait à me tirer une balle dans le pied. Dans cet exemple précis, il est facile de relier les deux activités entre cet entrepreneur et moi et de voir la cause et son effet. Mais, et j’en suis intimement convaincue, nous sommes tous reliés, d’une manière ou d’une autre. Et la conséquence de cette certitude est que, ce que nous faisons aux autres, nous le retournons contre ou à notre bénéfice, en fonction de l’intention sous-jacente.
Aussi, aujourd’hui, loin d’être une sainte, je me qualifierais plutôt d’égoïste ! Car lorsque de vilaines pensées suivies de noms d’oiseaux me viennent à l’encontre de quelqu’un, je m’efforce de les éloigner bien vite et de les remplacer par des pensées d’amour ou tout du moins, plus positive ! Car, en bonne égoïste, je ne me veux que du bien ! Et si, pour ce faire, je dois d’abord souhaiter le bien des autres, eh bien, allons-y gaiement ! Alors, vous qui lisez ce billet, à ce moment précis, je vous souhaite le meilleur ! Je vous souhaite d’être en bonne santé, inondé d’amour, de vivre une vie sociale palpitante, et, pourquoi pas, d’avoir un compte en banque bien garni ! Voilà mes pensées pour vous, aujourd’hui. J’en suis persuadée, le monde serait un endroit bien plus agréable s’il n’était peuplé que de cette sorte d’égoïste là ! Quant à celui qui aura peut-être blessé mon chat, je suis, encore à ce propos, assez égoïste pour lui souhaiter que le retour de bâton ne soit pas trop rude pour lui !
Et vous, pensez-vous, comme moi, que tout ce que nous envoyons aux autres nous revient, quelle qu’en soit la teneur ?
Dites-le-moi en commentaire svp.