Priscilla Stevaux : une championne de BMX au pays du foot!
Souriante et avenante, c’est avec panache que la championne brésilienne de BMX, Priscilla Stevaux, tout juste 24 ans, vient à notre rencontre. Passionnée par ce sport olympique qu’elle pratique depuis 2001, Priscillia est la 7ème athlète mondiale de BMX. Après Rio 2016, la bellissime sportive, 1m56 de technicité et de détermination, se prépare quotidiennement pour Tokyo 2020.
Comment avez-vous commencé le BMX ?
Mon frère, qui a un an de plus que moi, a été mon modèle dans ce sport. Petite fille, j’avais pour habitude de le copier dans toute chose. Quand il a commencé à faire du BMX après avoir vu un tournoi, c’est tout naturellement que j’ai également voulu en faire. J’étais une petite-sœur un peu fatigante, je dois dire !
Avez-vous d’autres sportifs qui vous ont inspirée ?
Oui j’en ai énormément. J’ai pour habitude de me focaliser sur les meilleurs points de chaque cycliste car chacun a un truc particulier et un point sur lequel il est très fort. Je trouve que c’est bien de m’en inspirer. J’apprécie particulièrement chez les hommes la manière assez agressive dont Sam Willoughby pratique ce sport, ou Kyle Bennett pour sa technique. Et chez les femmes, Marina Pajon a toujours été mon modèle. Depuis que je suis enfant je la suis. Quand je l’ai vue dans mon pays pour la première fois, elle n’avait que 14 ans. La voir sauter de la « pro section » (NDLR Partie la plus difficile du circuit réservé aux professionnels) a été une véritable révélation. Je me suis dit qu’un jour je sauterais comme elle ! Et c’est ce que j’ai fait quand j’ai eu le même âge. Elle était une formidable inspiration en tant que cycliste de BMX, évoluant dans un environnement masculin et avec la même technique que les garçons.
Avez-vous un autre métier ou est-ce que le BMX est votre profession ?
J’ai participé aux Jeux Olympiques en 2016. Ma vie tourne autour du BMX maintenant. Mais j’ai commencé à l’université en architecture. Dans ma famille, de nombreuses personnes sont dans des métiers artistiques. J’ai envie d’être architecte, comme mon oncle, après le BMX. Après le Brésil, je me suis fixée pour objectif Tokyo en 2020. Je travaille au maximum pour être prête et à mon top niveau. Mais après, j’aimerais ralentir un peu le rythme et me concentrer sur mes études.
Est-ce que le BMX est un sport populaire au Brésil ?
Pas vraiment, c’est le football qui prend toute la place au Brésil ! Nous n’avons pas encore suffisamment d’espaces consacrés au BMX. Et peu de filles le pratiquent. Je suis sûre que lorsque nous aurons des médailles, nous attirerons plus l’attention sur ce sport et que les choses vont changer au Brésil. Vous savez, certaines personnes dans mon pays ne savent même ce que c’est le BMX. J’essaie de contribuer à faire évoluer cela en participant à des débats, en me rendant dans des écoles pour inspirer les jeunes et leur donner envie de faire du sport et du BMX en particulier.
Est-ce un de vos engagements en tant que citoyenne ?
Absolument, c’est la raison pour laquelle je vais aussi bien dans des écoles publiques que privées et j’espère vraiment que cela va faire la différence. Toutefois, bien qu’étant moi-même une athlète olympique, je ne suis pas du tout soutenue dans ce genre de démarches. Je ne suis même pas sponsorisée financièrement. Seule la marque Shimano me soutient au niveau de mes équipements. Pour être soutenue par le gouvernement, je dois continuer à me placer dans les 20 meilleures mondiales. Pour l’instant je suis la 7 ème au niveau mondial.
Le BMX d’aujourd’hui n’est plus celui des années 80. Comment voyez-vous son évolution ?
J’aime particulièrement la façon dont ce sport évolue notamment pour le Super Cross. Je suis une athlète à l’aise dans l’exercice du saut, ce qui aide beaucoup. Avant, on pensait que c’était une question de puissance et de force, alors c’était compliqué pour ceux qui étaient moins puissants. Aujourd’hui on utilise mieux le corps et le sport devient de plus en plus technique. Maintenant c’est plus équilibré entre ceux qui sont plus puissants et ceux qui sont plus techniques. Par exemple il y a un mixe entre la piste de BMX et la piste de super Cross, et c’est plus intéressant. L’évolution de ce sport vous oblige à être encore plus professionnel et encore plus technique.
A quoi ressemble une de vos journées d’entrainement typique ?
Je fais deux entrainements de sprints et deux entraînements de piste de BMX, le reste c’est de la gym. Les entraînements se font soit le matin et l’après-midi, soit l’après-midi et le soir. Chaque entraînement peut durer de 1h30 à 2h, parfois un peu plus longtemps. Nous faisons de la vitesse, de l’endurance, nous travaillons aussi la puissance.
Combien de coaches avez-vous ?
C’est mon frère qui me coache depuis les Jeux Olympiques. Comme il est également athlète de BMX, je trouve cela plus facile de travailler avec lui car il sait exactement ce que c’est. De plus il connaît mes bons et mes mauvais moments puisqu’on vit ensemble. Les mauvais côtés de cela c’est justement qu’il me connait très bien et sait exactement quand je suis disponible, donc il peut me demander de m’entraîner à tout moment et c’est moins drôle ! (Rire). Il arrive même qu’il fasse intervenir notre mère quand il n’est pas content. Plaisanterie à part, nous formons vraiment une belle équipe !
Pratique
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BMX, Brésil, Priscilla Stevaux