Vive la sororité !
Hummm, sœurs et consœurs, sœurs de cœur, vive la sororité !
Aujourd’hui, à la recherche d’une photo destinée à la réalisation d’une carte de visite numérique, je suis tombée sur une série de clichés prises l’année dernière avec une amie, et mon cœur, émettant jusque-là ses battements réguliers, s’est emballé ! Littéralement ! J’ai ressenti un élan, une bouffée d’amour, une envie pressante de presser cœur à cœur cette femme contre moi ! Et j’ai compris, une fois encore, la force de l’amitié, de l’amour, de la sororité. Car il n’est de sororité sans amour, sans partage, sans solidarité. Je trouve d’ailleurs que ce mot est la parfaire contraction de la familiarité et de la solidarité.
Ce mot de sororité, né dans les années 70, recouvre une réalité plus ancienne et est issu des luttes politiques des femmes pour l’égalité des droits pour tous. Selon l’écrivaine Françoise Groult, dans son livre, Ainsi soit-elle’ en 1975, je cite : « C’est le livre de l’amitié que je voudrais écrire, ou plutôt le livre de ce qui n’existe pas encore, d’un sentiment et d’un mot qui ne sont même pas dans le dictionnaire et qu’il faut bien appeler, faute de mieux, la “fraternité féminine”.
Et je trouve intéressante, cette définition, car lorsqu’on parle de fraternité, on imagine tout de suite un lien fort entre hommes, puissant, dans lequel l’appartenance à un même groupe l’emporte sur toute considération égoïste. On se dit que le « Tous pour un, un pour tous » des mousquetaires est une évidence. Le groupe avant tout, et la réussite de chacun des membres construit étape par étape, pierre après pierre pour l’autre, avec les autres.
Alors que, ce sentiment, transposé à un groupe de femmes œuvrant pour un bien commun, est tout de suite teinté d’une impression diffuse d’impossibilité quasi mathématique. La pensée n’est plus neutre, entière, totalement tournée vers l’accomplissement du bien de chacune et de toutes. Elle est très vite polluée par le souffle du doute, celui de la capacité des femmes à bâtir un « ensemble » sans arrière-pensée revancharde et exempte de compétition. Or, c’est une réalité. C’est ma réalité.
C’est une évidence que la vue de cette photo avec Jessica a ravivée en moi.
Depuis que je l’ai rencontrée, s’est constitué autour de nous, un cercle d’amitié et de sororité qui n’a de cesse de s’agrandir et d’inclure des femmes conscientes que la réussite des autres, de chacune des autres, est une valeur ajoutée certaine à leur propre être. Une communauté décidée à « s’empuissancer » dans laquelle chacune met ses talents et sa volonté au service de la réussite des autres.
Et puis, concernant cette belle personne, au-delà de la sororité, il y a l’amitié. Toute simple. Désuète. Le bonheur de l’avoir dans ma vie. De veiller sur elle comme le ferait une grande sœur. De lui rappeler autant que possible, ses capacités (immenses), ses talents (innombrables), sa bonté (infinie). De lui souffler à l’oreille quelle merveilleuse personne elle est, quelle bénédiction elle représente pour ceux qui la côtoient. Les mots s’envolent, les écrits restent. Ancrés. Indélébiles. Alors, ma Jess, je te l’écris, afin que tu gardes avec toi, toujours, ce témoignage de mon amitié.
De plus en plus, dans ma vie, j’ai l’impression que l’univers met sur mon chemin, des personnes en me posant cette question : « Les reconnais-tu ? Je plonge alors dans les tréfonds de ma mémoire, et la réponse est : Non, je ne les reconnais pas, si je me fie à leur identité extérieure, à leur physique, mais les émotions qu’elles suscitent en moi m’affirment le contraire. Qu’il ne pourrait en être autrement.
Ce billet est donc (encore) un cri du cœur pour vous, qui faites partie de ma communauté, de ma famille d’âme, et à qui je dis, merci d’être dans ma vie. Si ma famille d’origine, la fraternité et la sororité dont je suis issue s’est dissolue, fracassée par le flot ravageur des dissensions et incompréhensions, elle a été avantageusement remplacée par vous, innombrables vous, qui ne choisissez de me côtoyer, de me fortifier, de m’élever que par la seule obligation de votre bonne volonté et ça, mes amis, ça n’a pas de prix.
A l’amitié, à la sororité, à l’amour…parce que c’est tout ce qui restera de nous dans l’esprit des autres, quand nous retournerons poussière. Et même si poussière d’étoiles, poussière quand –même ….