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Corine Dossa : une cuisinière des mots

Si le Bénin, la France et la Guadeloupe étaient des artères, Corine Dossa se trouverait au carrefour de ces voies. Le premier est son pays d’origine, le deuxième qualifie sa nationalité et le troisième est son pays de cœur. Suffisant pour comprendre son ouverture d’esprit.  Issue d’une famille où la lecture est la tasse de thé des uns et des autres, naturellement, elle prend sa plume qui ne l’a d’ailleurs jamais quittée depuis le bas âge. Méthodique dans sa démarche, elle réussit à allier la littérature et son amour d’enfant en l’occurrence, la restauration. 

Corine Dossa est née au Bénin, qu’elle a quitté à l’âge de 15 ans pour la France.  En bon patriote, son père a tenu à ce que ses enfants n’oublient jamais la terre de leurs ancêtres. Elle a fait ses études en France et y a rencontré celui qui deviendra son époux, par ailleurs, père de ses enfants. L’auteur de « 15 kilos » est la maman de deux grands enfants de 24 et 28 ans : « l’Artiste et l’intello comme ils se définissent eux-mêmes ». Quid de son parcours ? Il se résume au triptyque : Banque, restauration et entrepreneuriat. Si son père, un intellectuel, haut fonctionnaire, avait mis une croix sur la restauration, cette dernière prendra le dessus après une riche carrière de cadre dans une grande banque pendant plusieurs années. Six mois après son arrivée en Guadeloupe, elle donne sa démission de la banque pour réaliser son rêve d’enfant : « Ouvrir un restaurant dans lequel je propose une cuisine qui reflète toutes mes facettes : L’Afrique de l’ouest, la France, les Antilles ». Elle a géré ce restaurant pendant 14 ans, jusqu’à ce qu’un malheureux concours de circonstances l’amène à le fermer. Déterminée, Corine rebondit assez vite, en choisissant de travailler dans le tourisme. « Toutes mes activités professionnelles ont en commun des échanges, le contact, la découverte de l’autre », confie-t-elle

Une écrivaine façonnée par son environnement 

Les livres et les bibliothèques ont toujours tenu une place prépondérante chez les Dossa. Elle a eu, très tôt, l’habitude d’avoir en sa possession, partout, toujours, un cahier, réceptacle de ses peines, plus que de ses joies. Il y a cinq ans, sortant d’une période assez douloureuse dans sa vie privée, le besoin d’écrire resurgit, prégnant, impératif ! Elle se lance de façon spontanée et authentique. « C’est donc en toute inconscience, sans réflexion ni retenue aucune, que j’écrivis mon premier roman » : ” 15 Kilos”. Une œuvre qu’elle décrit comme un pamphlet contre l’unicité des normes de beauté des sociétés occidentales et cette injonction faite aux femmes, sous couvert de santé, de toutes, entrer dans un pantalon Slim, taille 34.

Ses deux livres suivants : ” Liane”, puis “Violette” développent, de façon différente, la même thématique. Le dernier publié aux Editions Eyrolles, « Un rayon de soleil entre nos vies » traite, lui, d’un sujet totalement différent.

Un présent assombri par la pandémie  

Son défi immédiat est de réussir à sauver son entreprise : « Je travaille dans le tourisme et, au regard de la crise actuelle, il s’agit d’un secteur totalement à l’arrêt, touché de plein fouet et pour lequel la reprise sera lente, car il est évident que les avions ne recommenceront pas à sillonner le ciel de si tôt ».

En outre, elle a décidé de mettre à profit cette période de confinement, ce moment un peu hors du temps, pour créer sa chaîne YouTube, et offrir des petites capsules de bien-être. Etant une férue du développement personnel, elle tend la perche à d’aucuns.

Corine Dossa pense que le grand défi, pour ceux qui forment la diaspora africaine est, une fois le constat des nombreux dysfonctionnements dans les pays fait, de décider, très concrètement, de la manière dont ils vont concourir à redonner au continent africain, la place qui pourrait à nouveau être la sienne : la première.  « Tous les autres continents ont compris qu’en Afrique résident les plus grands potentiels : Humains et économiques ! Seuls les Africains eux-mêmes semblent l’ignorer  », déplore-t-elle.  En tant que présidente de l’association « Vignalé» au Benin, elle s’est donnée pour but de soutenir des élèves dont les parents ne peuvent pas assurer les frais de scolarité. Mais ceci n’est qu’un tout petit premier pas, selon elle : « Il faudrait que nous investissions massivement en Afrique ».

Son message à l’endroit des femmes du monde entier 

Réalisez à quel point vous êtes les socles sur lesquels s’appuient les foyers ! Vous êtes tellement fortes et pleines de ressources.

Soyez VOUS, avant d’être mère, modèle, ou quoi que ce soit !

Tout un programme…

Crédit photos : DovEtik STUDIO

Bénin, Corine Dossa, littérature, Un rayon de soleil entre nos vies

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