Fatou Yelli Faye-Wardini, Poétesse de la Paix.
Fatou Yelli Faye-Wardini. Pour certains, elle est « le Verbe du Baobab des anciens ». Pour d’autres, en revanche, Fatou Yelli Faye-Wardini est une « Poétesse de la solidarité intergénérationnelle ». Quant aux jeunes slameurs, émergents ou aguerris, ils disent d’elle qu’elle est « la maman des slameurs ». Tant d’éloges sur cette femme, mère, enseignante et poétesse au service de la Paix peuvent paraître excessifs. Et pourtant, rien de tel, car Fatou Yelli Faye-Wardini est, au-delà de tout, une voix qui rassemble. Née le 23 novembre 1957 à Dakar, d’une mère femme au foyer et d’un père fonctionnaire de l’administration sénégalaise, elle fait ses études en parcourant le Sénégal, au gré des affectations professionnelles de son papa.
Elle vivra à Ziguinchor, Bambey, Diourbel, Rufisque et Dakar où elle obtiendra son Bac A4 au Lycée Van Vollenhoven. Titulaire d’une Maîtrise en Droit Privé, elle fait un bref séjour dans un cabinet d’avocats à Dakar, avant d’aller s’installer à Kolda avec son mari. C’est l’occasion pour elle d’enrichir son bagage professionnel en exerçant tour à tour dans le bâtiment, le commerce, l’agriculture. Quelques années plus tard, Fatou Yelli revient à Dakar pour s’inscrire au British Senegalese Institute (BSI) où elle aura son KET (Key English Test) délivré par l’Université de Cambridge, Puis, le BEPA (Brevet pratique d’anglais) et son DEPA (Diplôme pratique d’anglais). C’est au BSI qu’elle sera initiée au haïku (poème japonais) et qu’elle rédigera ses premiers poèmes en anglais. Par la suite, elle se consacrera à l’écriture et à l’éducation dans les écoles et lycées. La récitation de poèmes a toujours été son violon d’Ingres et ce, depuis sa tendre enfance. Ecrire est pour elle un engagement. D’ailleurs, c’est à l’âge de 16 ans qu’elle écrira son premier poème intitulé « Les brumes ». Cette œuvre est dédiée à son frère décédé en même temps que son père. Auteure de plusieurs ouvrages dont « Les poubelles de l’espoir » et « Les termites du salut », paru en 2009 et en 2014 aux éditions Panafrika, Fatou Yelli est également à l’origine de plusieurs anthologies parmi lesquelles « A big dish of life », « anthology of poetry written by staff and students of the British Senegalese Institute », « Anthologie sur la renaissance africaine », « Anthologie sur les mines anti-personnelles », « Anthologie sur le Prophète Muhammad (PSL) »…
Sur Internet d’excellents enregistrements audios d’elle sont disponibles. Ils donnent un aperçu de ce qu’elle incarne sur scène. Il y a, par exemple, « Kaddug Jamm (La voix de la Paix) », « Les colombes de la Paix », « La complainte du tamarinier », « Femmes d’Afrique ». Fatou Yelli Faye est une artiste et écrivaine d’une très grande sensibilité qui a toujours été en quête de Paix à la fois pour l’Humanité et pour elle-même. Elle confie avoir une réelle souffrance quant à la situation conflictuelle de longue date à laquelle le Sénégal fut confronté en Casamance. Le naufrage du « Joola » est aussi un autre sujet sensible qui la bouleverse encore aujourd’hui… Femme plurielle cultivée, Fatou Yelli Faye est connue pour sa générosité, mais également pour sa capacité à évoluer sans complexes dans un milieu artistique majoritairement masculin… De plus, cette oratrice hors-pair a fait du devoir de « transmission des savoirs » un vrai cheval de bataille. Raison pour laquelle, sans doute, tous ceux qui ont eu le privilège de bénéficier de ses différents enseignements lui vouent une très grande reconnaissance. Chapeau bas, Madame !