« Femme Noire »: une identité plurielle !
A l’occasion d’un cocktail de presse, Simbou Vili a présenté, le 10 février dernier son nouvel album « Femme Noire », à Paris. Explications.
La “Femme Africaine” authentique de SIMBOU VILI
Les albums de SIMBOU Vili ressemblent à l’artiste d’origine congolaise : influences traditionnelles, teintées de modernité à l’africaine. Ils nous invitent à l’évasion, au dépaysement et à la réflexion. Mais ni “Mame” (2002), ni “Africa Si Riche” (2011) n’ont touché d’aussi près l’essence plurielle de la ravissante chanteuse à la voix de velours. Sa performance vocale se révèle davantage à nous avec son troisième Opus, “Femme Noire”(2018).
L’album aux sonorités métissées tradi-moderne, entre rumba, afro beat et afro pop. Il nous raconte son pouvoir de conteuse avec la force des paroles écrites à l’encre de son ADN. Une femme libre authentique, comme l’évoque si bien son nom d’artiste SIMBOU Vili.
Que signifie être une “femme noire” aujourd’hui ?
Après plusieurs années de cheminement intérieur, je me suis rendu compte que je suis bel et bien une femme noire. J’assume cette identité, cette reconnaissance de mon être me permet d’avancer dignement. Cela a l’air si simple, mais auparavant, je me considérais comme une personne universelle.
Au-delà de la femme africaine, c’est la femme noire qui est ici exaltée. Cette femme, on le sait, est le socle de la société matriarcale. Mais aussi le socle de la transmission qui symbolise la fertilité, permettant la continuité des lignées… Cette femme noire travailleuse, soumise, anoblie, victime ou répudie est mises en lumière et à l’honneur.
Senghor dans son poème « femme noire » nous a toutes sublimées, cette femme noire synthétise la vie malgré son dénuement, sa beauté intérieure devient cependant une terre promise…
Le titre “Kumulongo” au son des tambours du Congo et des rituels d’initiation nous rattache à cette terre des ancêtres. “Femme africaine” fait joliment écho aux préoccupations actuelles. “Simba” Kombe Ngande ou encore “Ya Bal” font référence au passé, mais surtout à la sagesse des anciens, aux valeurs de solidarité qu’il faut cultiver, même en Europe. Dans les titres : Mon soleil, Chéri na ngai ou Fimile des titres complètement romantique…
SIMBOU s’est dévoilé en chantant l’amour, c’est aussi une manière de se sentir libre, pouvoir afin raconter ses sentiments ainsi que ses émotions. Le titre : Meilleur lendemain est un cri qui vient de l’intérieur contre les armes, la pollution, la pauvreté, la justice sociale.
De l’art du conte africain
A travers des proverbes et l’art de la narration, SIMBOU VILI revisite la tradition du conte africain, medium de transmission et d’éducation privilégié sur le continent.
Il y aurait-il dans cet album chanté en vili, lingala et français, un brin de nostalgie? « Surement un peu », souligne avec un charmant sourire aux lèvres, l’auteure-interprète-compositrice. « Car je raconte aussi dans certaines chansons mon départ du pays, l’héritage culturel de mes ancêtres. C’est un album plus posé, celui de la maturité. Il m’a fallu plusieurs années de travail pour concevoir ce projet, servis par des mélodies douces pour certaines et entrainantes, voire entêtantes pour d’autres.» Les 9 titres de “Femme Noire” ont bénéficié de l’expertise des stars congolaises de l’arrangement comme Théo Blaise Nkounkou qui a su accorder sa voix sur tous les titres de l’album, il a écrit et composé le titre Fimile.
Niboma Danos Canta a apporté toute sa délicatesse dans la programmation et la réalisation ; un accompagnement sûr et digne pour l’accomplissement de cet œuvre, sans oublier la participation du grand Maître guitariste Caen Mandoka. Brice Malonga aux claviers. Patrick Compa pour son implication à la conception du titre femme africaine. Des rencontres artistiques exceptionnelles qui contribuent aussi à faire de ce troisième Opus une pure merveille !
Crédits photos : Alison Siba
Congo, Femme Noire, Kumulongo, Simbou Vili