Michelle, une mère africaine en pagne est le centre de la pièce. Avec sa bible et sa foi, elle est bien déterminée à faire sortir ses quatre filles des difficultés financières qu’elles connaissent. Vendeuse de manioc au marché d’Adjamé à Abidjan, elle veut aussi leur transmettre un héritage culturel, la fierté de savoir d’où l’on vient. Pour aller de l’avant et toujours « garder la tête haute ».
Car malgré tout, cette mère courage croit en l’Afrique et à son avenir prometteur. Tout en souhaitant l’ascension sociale de ses filles, à travers notamment des mariages profitables avec « de bons Blancs », elle souhaite les voir revenir sur leur terre natale. « Un jour tu reviendras », lance-t-elle à l’une d’elles.
Tatiana Rojo, comédienne prolixe et talentueuse est l’auteur de cette pièce aux accents multiples. Ecrite en hommage à sa défunte mère, il y a deux ans, la pièce est riche d’enseignements prodigués par Michelle, cette héroïne des temps modernes aux phrases imagées et à l’humour dévastateur. La comédienne ivoiro-gabonaise joue tour à tour les rôles de Michelle, de ses filles Nashou, Bella, Antou, Amou Tati, de leurs compagnons québécois et français, mais aussi celui de différents personnages hauts en couleurs.
Véritable show-woman, Tatiana Rojo nous fait vivre 1h40 de fou rire et de pur bonheur théâtral. Dans son spectacle, elle pointe le doigt sur des problématiques essentielles liées à l’éducation, l’amour, la tolérance, le vivre ensemble et l’immigration. « Amou Tati dans la dame de fer » se joue au Théâtre Apollo, tous les samedis, à 17h, jusqu’au 28 mars 2015. FP vous le recommande chaudement.