NDOP Étoffe royale du Cameroun
English version below
C’est parti, place au ndop des rois Bamiléké du Cameroun.
Tissu du Nord Ouest du Cameroun, chez les Bamouns, il est à la fois teint et tissé. Le coton est cultivé au nord du Cameroun, où il est filé par les hommes et les femmes. Le fil est ensuite tissé par des hommes, venant généralement des montagnes. Ils en font des bandes d’étoffes très étroites, d’environ 5 cm de largeur. Celles-ci sont ensuite cousues bord à bord, pour réaliser des pièces de 2 m de long. Transportées par la route vers le sud, dans le pays bamiléké, ces pièces subissent un traitement en deux étapes.
La première consiste à tracer sur le tissu, avec de la cendre, une écriture mystique, chargée de symboles. La seconde est une réserve de fils de raphia, cousue sur la cendre. Ce travail, secret et fastidieux, est exclusivement accompli par les femmes. L’étoffe reprend ensuite la route du nord, où elle est teinte en bleu indigo. Exposée au soleil, l’oxydation de la teinture donne une nuance finale essentielle au tissu, qui est ensuite ramené à l’Ouest. Les fils de raphia sont alors décousus, laissant apparaître le motif « ndop ». Ce processus si complexe est évidemment réservé à un tissu noble, qui appartient à la souveraineté. Son usage est surtout réservé aux cérémonies rituelles et funéraires.
Renée Mendy est l’auteure du livre Élégances africaines : Tissus traditionnels et mode contemporaine. (Editions Alternatives Gallimard, 2002) Retrouvez la tous les vendredis sur cette chaîne pour une nouvelle vidéo.
Vignette vidéo :
Photo de droite : Ly Dumas
Photo de gauche : Mug sur https://kamandolo.fr/produit/mug-ndop/
English version :
Time to talk about the Bamiléké kings of Cameroon’s ndop!
A fabric from the North West of Cameroon, among the Bamouns, it is both dyed and woven. The cotton is cultivated in the north of Cameroon, where it is spun by men and women. The yarn is then woven by men, usually from the mountains. They weave it into very narrow strips of cloth, about 5 cm wide. These are then sewn edge to edge, to make pieces that are 2 m long. Transported by road to the south, in the Bamileke country, these pieces undergo a two-stage treatment.
The first stage consists of tracing a mystical writing, full of symbols, on the fabric with ashes. The second is a reserve of raffia threads, sewn on the ashes. This work, which is secret and tedious, is exclusively done by women. The cloth then takes the road up north, where it is dyed indigo blue. Exposed to the sun, the oxidation of the dye gives a final essential shade to the fabric, which is then brought back to the West. The raffia threads are then untied, revealing the “ndop” pattern. Such a complex process is obviously reserved for a noble fabric, which belongs to sovereignty. Its use is mainly reserved for ritual and funerary ceremonies.
Elegances Africaines, Ndop, Renée Mendy