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Njulienne Ngaleu : l’art de valoriser la cuisine africaine

Situé au 39, rue de Bretagne à Paris, Corossol se différencie des autres restaurants de la capitale française par le brassage culinaire qu’il propose, la mixité des gouts et les saveurs exotiques et rares que l’on y trouve. Pour autant, ces particularités ne surprennent point ceux qui connaissent NJulienne Ngaleu, la gérante. De son Cameroun natal, la franco-camerounaise a conservé une passion sans bornes pour la cuisine, au point que cela a fini par endormir  quelque peu son talent d’artiste bien connue des galeristes et autres collectionneurs. En perpétuelle quête d’innovations pour surprendre sa clientèle, NJulienne s’attache à donner à la cuisine africaine une réelle visibilité internationale.  

Le Corossol

Née au Sud du Cameroun, dans la ville d’Ebolowa, Njulienne Ngaleu a été très tôt influencée par sa mère, une cuisinière reconnue par la communauté. « C’est elle qui corrigeait les plats des autres dames, lors des grandes cérémonies », nous confie-t-elle. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle commence, dès sa tendre enfance, à l’âge de 7 ou 8 ans, à se livrer à quelques expériences culinaires, notamment en préparant de petits caramels de coco et des croquettes. D’abord, pour assouvir son désir de cuisiner, ensuite pour se faire un peu d’argent. Ainsi, cette atmosphère pétrie de saveurs s’étoffe après son arrivée en France à l’âge de treize ans. Quelques années plus tard, elle commence à travailler dans le restaurant de sa sœur, Le Dogon.  Après cette expérience, elle entreprend une formation à l’Ecole de Paris des Métiers de la Table. Dans le cadre de celle-ci, elle suit un stage O Rêve, un restaurant bien connu du 16e arrondissement à Paris. Par la suite, Njulienne sera employée dans différents restaurants parisiens, et pas des moindres : Brasserie Lipp, Les Bouchons, Les Jardins de Bagatelle… Désireuse d’élargir son éventail de connaissances, elle se lance dans la cuisine créole, afro-caribéenne « pour pouvoir apporter une petite touche de métissage », affirme-t-elle, avant de poursuivre : « Quand j’ai commencé à travailler pour mon propre compte, j’ai voulu mettre l’accent sur la cuisine noire tout en mélangeant la cuisine française avec des ingrédients et produits exotiques. »

La cuisine au-dessus de la peinture 

Artiste-peintre de  talent, Njulienne  raconte : « La peinture est une passion, certes, mais je n’ai pas franchi le pas pour en faire un métier à part entière. J’ai deux enfants, et je trouve la vente d’œuvres d’art trop aléatoire.  J’ai pu, durant une époque, après la naissance de mon fils, tenir une galerie pendant trois ans. Vers la fin, cela n’a pas été facile, d’où mon retour vers mon métier de restauratrice ». Durant cette période, elle a tout de même tendu la perche à beaucoup de jeunes artistes qui n’avaient pas l’opportunité d’exposer dans une galerie. Loin d’un divorce avec la peinture, Njulienne compte bien revenir dans un avenir proche, à sa passion pour l’art… A suivre.

Corossol, un restaurant aux gouts métissés 

En attendant, elle s’épanouit fait de bonne musique, de plats mitonnés avec soin, de mixité culinaire et culturelle… Des ingrédients qui, en fin de compte, ont fait de Corossol une référence dans le petit monde des  restaurants parisiens créoles. A travers ses plats, le client est embarqué dans un voyage gastronomique agrémenté d’une multitude de saveurs exotiques. L’un des plateaux phares de la maison, « l’assortiment Corossol », est d’un mixte d’ingrédients aromatiques assaisonnant un poulet braisé au gingembre. « Un plat qui plait bien aux clients », selon la gérante qui ne manque pas de préciser que « l’assiette végétarienne est aussi très prisée ». Au nombre des surprises, il y a, entre autres, le célèbre bonbon-piment pour les amateurs de sensations fortes. Au registre des boissons, une palette de cocktails s’offre aux clients… « Réussir à casser les préjugés sur la cuisine africaine et antillaise, changer la vision de ceux qui pensent que c’est gras, trop lourd, trop pimenté… développer encore plus la partie traiteur, valoriser la culture africaine » : voilà quelques-uns des objectifs poursuivis par la cheffe Njulienne Ngaleu ! 

Alors, il ne reste plus qu’à noter qu’en famille ou entre ami-e-s, le Corossol vous attend pour une inoubliable expérience gastronomique…

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