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Saina Manotte : « La femme est plurielle et riche… »

Révélée au grand public depuis la cérémonie des Lindors de la musique guyanaise en 2016, Saina Manotte fait, depuis, son petit bout de chemin. Ayant étudié la musicologie à l’université et mariée à un musicien, la musique fait entièrement partie de son univers. De sa vie. Textes engagés, influences diverses, Saina Manotte est une artiste qui s’affirme. Mais également une personnalité qui s’assume. Ce n’est donc pas une surprise si elle a été récemment primée pour son engagement auprès de la jeunesse. Pour le plus grand bonheur de ses fans, Saina a sorti, en pleine période de confinement, son premier album.  Rencontre avec la nouvelle étoile de la musique guyanaise.

Comment pourrait-on vous présenter aux lectrices et lecteurs de FP?

Mon nom est Saina Manotte, et je suis une chanteuse d’origine guyanaise. Je chante en créole et en français. J’ai commencé la musique très jeune. Passionnée de littérature, j’occupe la majeure partie de mon temps à la lecture, l’écriture et la chanson. Je vous invite à découvrir mon premier album qui vient de sortir.

Quel est votre univers musical et quelles sont vos influences, musicalement ?

C’est difficile de rentrer dans des cases, mais je dirais que ma musique pourrait s’apparenter à de la pop créole. J’aime mélanger des rythmes traditionnels créoles à des rythmes caribéens et sud-américains. Pour ce qui est des artistes qui m’ont influencée, je pourrais, sans tous les citer, mentionner Malavoi, Beyonce, Joseph Mondesir, Ibeyi ou encore Edith Lefel.

Vous venez de sortir votre premier album, lequel est très tourné vers vos racines. Pourquoi ?

J’ai écrit cet album dans le but de célébrer ma culture, ma langue maternelle le créole, et ma féminité. Il s’appelle « Ki Moun Mo Sa » ce qui signifie « qui je suis ». Je veux réaffirmer l’envie que j’ai de m’accepter telle que je suis.

Pourquoi avoir fait le choix de sortir cet album en plein confinement alors que beaucoup d’artistes ont arrêté leurs activités ?

J’avais promis cet album à ceux qui me suivent, et j’ai voulu tenir ma parole. Et puis, je pense que cette période de confinement, propice à l’introspection, permet justement aux gens d’écouter et d’apprécier la musique. En tout cas, moi-même je continue de créer.

Et comment vous vivez le confinement en tant qu’artiste ?

Je lis énormément, j’écris beaucoup aussi. Je fais de la musique. Avant le confinement, je passais déjà beaucoup de temps chez moi. Mon studio étant dans ma maison. Ce qui manque maintenant c’est le contact la scène, les échanges avec le public et autres rendez-vous artistiques. 

Vous avez sorti un tube avec la célèbre Tanya Saint Val. Comment s’est faite votre rencontre ?

J’ai rencontré Tanya Saint Val en Guyane lors d’une résidence à Mana. Nous avions quatre jours pour composer cinq chansons. Tanya a montré beaucoup de tendresse et de bienveillance à mon égard, on a créé un lien fort. Un an après on a sorti le titre « Fam à liberté »  qu’on avait commencé dans cette résidence. J’admire et je respecte énormément Tanya Saint Val. Elle est pleine de bonté.

Ce son est une ode à la liberté des femmes, une chanson engagée. Quel message vous voulez faire passer à travers cette chanson ?

Tout à fait, c’est une chanson engagée. Un titre où je veux rappeler que la femme est libre. Son destin lui appartient, elle est capable de tout. J’aime parler de la femme. Elle a tellement de facettes. La femme est plurielle, elle est riche… Mes plus beaux modèles dans la vie sont des femmes. Aussi, parler de la femme me paraissait naturel. Le sujet s’est imposé à moi à Mana.

Vous avez remporté le prix Femme Culture Guyane. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J’ai été la plus jeune Guyanaise à recevoir ce prix, et c’est vraiment un honneur. Ça me booste et me pousse surtout à continuer à mener des actions auprès de la jeunesse. Comme a dit Nelson Mandela, « l’éducation c’est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ! ».

caraïbes, Guyane, Musique guyanaise, Saina Manotte

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