Coronavirus au Sénégal : Les mesures de riposte se heurtent aux vieilles habitudes
Depuis le mois de décembre 2019, le COVID-19 fait des ravages. Apparu en Chine, le virus continue son funeste périple à travers le monde entier. Le Sénégal a eu son premier cas le 02 mars 2020. Un cas importé et qui est devenu le premier patient guérit de cette maladie dans ce pays. Mais le vendredi 13 mars, en une journée, le Sénégal comptabilise 11 patients testés positifs. Une flambée qui a invité le chef de l’Etat à faire sa deuxième sortie pour annoncer des mesures fermes afin de barrer la route au Coronavirus.
C’était le 14 mars 2020, le président Macky Sall convoque à la présidence de la République un conseil présidentiel sur le coronavirus. A l’issue des concertations avec les différents responsables et autorités concernées, il prend des mesures fermes : L’interdiction des manifestations publiques pendant trente jours, la suspension des formalités liées aux pèlerinages de cette année aux lieux saints de l’islam et de la chrétienneté, et les festivités prévues le 4 avril pour la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du Sénégal… entre autres décisions. Et la plus récente est la fermeture de ses frontières avec les pays les plus touchés par la pandémie. Il s’agit : de l’Italie, de l’Espagne, de la France, de la Belgique et du Portugal. Alors que pour les pays de l’Afrique du nord, la mesure concerne la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. Une mesure prise à la suite d’un constat à partir duquel les cas importés rallongent chaque jour la liste des personnes infectées.
En dehors de ces décisions, le président a invité les Sénégalais à respecter les règles d’hygiène permettant de lutter contre la maladie. A éviter les rassemblements et les poignées de main. Dans cette foulée, les manifestations religieuses qui devaient se tenir durant ce mois de mars ont été toutes ajournées. Les guides religieux ont fait des sorties pour se plier aux recommandations du président de la République. En ce qui concerne les rassemblements publics, les forces de l’ordre interrompent les cérémonies pour obliger aux anticonformistes de respecter les mesures prises. C’est pour cela, qu’au fur et à mesure, ces rassemblements se raréfient. Mais le véritable problème demeure les poignées de mains. Nombreux sont ceux qui ignorent la pertinence de cette mesure.
Une population ancrée dans ses vieilles habitudes
Certains citoyens, notamment les instruits sont ceux qui se conforment le plus aux recommandations du chef de l’Etat. En revanche, il y a des sénégalais qui doutent même de l’existence de cette maladie au Sénégal. La section de recherches de Dakar a eu à procéder à des interpellations d’individus qui ont dit ouvertement que c’est du toc ! Ils ne peuvent pas admettre que la ville sainte de Touba soit l’épicentre de cette épidémie. Les plus fanatiques n’ont pas manqué d’accuser les autorités de vouloir écorner l’image de ce foyer religieux. Pis, ils exigent qu’on dévoile l’identité des personnes infectées ou leurs domiciles précis. Malgré les spots publicitaires, ils campent sottement sur leur position.
Les décisions prises par le président de la République Macky Sall ont été quasiment saluées par la majorité des Sénégalais. Ces derniers qui réclamaient la fermeture des frontières ont tous applaudi. Mais le respect des recommandations et mesures d’hygiène posent toujours problème. Certaines autorités n’ont pas manqué de suggérer au gouvernement de sortir le bâton pour les appeler de force aux respect des règles d’hygiène édictées.