Tatiana Rojo : parcours d’une étoile africaine
Âgée à peine de 18 ans, elle débarque à Paris où elle suit le parcours classique des comédiennes débutantes en enchaînant des petits rôles. On la voit en 2002 dans « Fatou, l’espoir », de Daniel Vigne. En 2008, elle est remarquée dans le long métrage « La Rivale » d’Edouard Carrion. Un an plus tard, Tatiana Rojo décide de monter sur scène en créant le spectacle « À l’état brut », dont les sketchs sont vus plus de 60 000 fois sur YouTube.
Après un passage au festival d’Avignon (2012) et quelques représentations en France et en Afrique, l’actrice explose littéralement en 2014 avec plusieurs films et comédies qui ont fait le box-office, notamment : « Le Crocodile du Botswanga », « Les Rayures du zèbre » aux côtés de Benoît Poelvoorde, « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? »…
Le 7 mai 2015, Tatiana Rojo reçoit le prix de la meilleure actrice au festival du film de Montréal pour son rôle dans « Danbé », la tête haute, téléfilm diffusé sur Arte et adapté du roman autobiographique de la championne franco-malienne de boxe Aya Cissoko (coécrit avec Marie Desplechin). Cette même année-là, elle s’est produite à l’Apollo Théâtre de Paris dans « Amoutati dans la Dame de fer », un one woman show mis en scène par Éric Checco.
Dans les salles depuis le mois d’août dernier, « La Vie de château » est le dernier film dans lequel elle a joué. Nous l’avons rencontrée pour un entretien express.
2014 a été pour vous l’année de la consécration : vous êtes à l’affiche de plusieurs films et le monde semble découvrir vos talents de comédienne. Pourtant, vous avez débuté la scène à l’âge de 10 ans en Côte d’ivoire. Qu’est-ce que cette reconnaissance tardive vous inspire?
Pour moi elle n’est tardive que par le fait que tout cela soit arrivé après le décès de ma mère, en 2012. J’aurais tant aimé qu’elle soit là pour réaliser que son combat pour élever ses enfants n’a pas été vain. Je ne peux malheureusement pas partager avec elle toutes les émotions que je vis depuis quelques années, mais je reste persuadée que de là où elle est, elle me soutient. Et avec elle, mon père également disparu et à qui je rends grâce.
Ceci étant, je ne vis pas cette reconnaissance comme un aboutissement, mais plutôt comme une étape, car c’est le fruit d’un travail assidu, d’une remise en question constante.
Comédienne française d’origine ivoirienne et gabonaise, quelle est aujourd’hui votre plus grande fierté ?
Ma principale fierté est de savoir que mon texte, édité chez Nathan, est étudié pour la 2ème année consécutive dans les livres de 1ère en français. J’ai réussi à faire de la Dame de Fer (ma Maman), cette vendeuse d’aubergine et de tubercule de manioc au marché d’Adjamé, un personnage académique. C’est trop FOOOORT !
Votre actualité c’est « La Vie de château », une comédie dramatique réalisée par Modi Barry et Cédric Ido, et qui est à l’affiche depuis le 9 août. Qu’est-ce qui vous a séduit dans le personnage de Sonia que vous interprétez ?
Sur la forme, il y a cette pointe de modernité avec la coiffure afro du personnage qui me plait. Mais, plus sérieusement, cette femme qui entreprend, qui innove et qui se bat est profondément attachante.
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